Faillite de la SVB : les startups africaines veulent rassurer

[Article issu de la Newsletter] Vent de panique sur l’écosystème startup africain. Voilà dix jours que la « banque américaine des startups », la Silicon Valley Bank, a fait faillite, et que le monde de l’innovation a du mal à s’en remettre. Et pour cause, outre-Atlantique, cet établissement quadragénaire était le partenaire de près d’une jeune pousse sur deux. Mais la 16e banque des Etats-Unis avait aussi mis un pied en Afrique, en conservant les fonds de certaines pépites tech, mais aussi et surtout via SVB Capital, sa branche dédiée au capital-risque.

La SVB investissait directement ou indirectement sur le continent. Elle avait permis le tour de table à 169 millions d’euros de la Fintech Wave, en septembre 2021, via sa participation dans Founders Fund, la société d’investissement du fondateur de Paypal, Peter Thiel, rappelle par exemple Jeune Afrique. Et parmi la demi-douzaine d’investissements directs, on trouve Chipper Cash, autre licorne africaine.

Cette dernière, qui détenait en outre près d’un million d’euros chez SVB (selon ses dires…), s’est d’ailleurs empressée de minimiser l’impact de la chute de la banque sur ses finances. « SVB a investi dans Chipper en 2021 et nous avons reçu ces fonds dès la clôture du tour de table, a déclaré le 12 mars Ham Serunjogi, son PDG. […] Cette banque ne détient aujourd’hui qu’une très petite participation dans Chipper, à savoir 2% ».

Minimisation, négation… plusieurs jeunes pousses africaines ont tenté de rassurer investisseurs et clients ces derniers jours, à l’image de l’égyptienne Fawry, qui a démenti tout lien avec la banque américaine. L’écosystème égyptien a en effet été particulièrement exposé : selon le média Entreprise, une cinquantaine de sociétés locales seraient concernées.

Si l’incendie paraît circonscrit, grâce à l’intervention des autorités financières américaines, cet épisode laissera des traces. La frayeur des premiers jours, bien illustrée par ce tweet du patron tanzanien de Nala Money, a laissé place à un certain questionnement des liens de dépendance.

« Une quantité importante de capital-risque que les startups africaines lèvent provient d’investisseurs basés aux États-Unis, qui exigent que ces startups domicilient les fonds sur des comptes bancaires américains », explique TechCrunch, dans un article intitulé « L‘effondrement de SVB oblige les startups africaines à repenser leurs options bancaires ». Mais des options, il n’y en a pas tant que ça, relève le site américain.

“Nous n’avons pas [en Afrique] de système financier suffisamment mature pour gérer le financement des startups”, regrette un expert. […] Nous n’avons pas non plus d’organisme de réglementation qui comprendra ce qu’est le type de prêt [accordé par une banque comme la SVB, NDLR]. Les startups n’auront pas une relation financière aussi profonde avec les institutions [bancaires] ici [en Afrique], mais ils peuvent avoir une relation transactionnelle. » (Photo : Tony Webster / Flickr / CC)

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