[Article issu de la Newsletter] Si vous nous lisez régulièrement, vous savez que 2023 a été une année compliquée pour les startups africaines. Les derniers chiffres du fonds Partech Africa viennent le confirmer. Le rapport Patech, c’est notre petit marronnier, mais il est incontournable pour faire le point, chaque année, sur le financement des startups africaines. Voici cinq enseignements de celui paru la semaine passée (disponible ici) :
L’effondrement du capital-risque
C’est le principal enseignement. Le document met en lumière une décélération significative : les jeunes pousses du continent ont levé, au total, 3,5 milliards de dollars (3,2 milliards d’euros) de financement (capital et dette confondus), soit une diminution de 46% par rapport à l’année précédente. C’est du côté du capital-risque que la baisse est la plus drastique. Le financement par la dette, qui se développe ces dernières années, résiste mieux, mais cède tout de même 22%.
Une attractivité remise en question
La moitié des investisseurs actifs ont déserté la place, et ce sont les startups en phase de croissance qui en font le plus les frais. Les gros fonds mondiaux, sans scope particulier sur l’Afrique, ont recentré leurs activités ailleurs. Ainsi, on ne dénombrait qu’un “megadeal” en equity (tour de table à plus de 100 millions de dollars), contre sept l’année précédente. Sur RFI, Tidjane Dème, co-directeur général de Partech, note tout de même “une montée en puissance des investisseurs locaux”. C’est sans doute mieux sur le long terme, mais pas suffisant pour combler l’hémorragie actuelle.
Le Big Four remanié
En tête des pays dont les startups sont les plus attractives, on garde les mêmes. Mais dans un ordre différent. Tous financements confondus (capital + dette), c’est le Kenya qui figure au sommet du podium. Si on s’en tient au capital, c’est l’Afrique du Sud, avec 548 millions de dollars levés, et malgré une baisse de 34% en glissement annuel. Il profite de la dégringolade du Nigeria (-59%).
L’Afrique francophone continue de progresser
La région attire, chaque année, toujours plus d’investisseurs. Plus de la moitié des pays ayant connu au moins une transaction en 2023, en Afrique, provient de la zone. En tête : le Maroc (93M$), le Congo, le Rwanda, la Tunisie et le Sénégal. Selon Partech, c’est le résultat d’une attention particulière portée par les investisseurs locaux.
L’Agritech et la Healthtech tirent leur épingle du jeu
Ce sont les seuls secteurs en progression – respectivement +67% et +17% en montants. La Fintech, malgré une baisse, maintient sa position de secteur leader, étant le premier à la fois pour le nombre d’opérations (113), et pour le montant du financement avec 852 millions de dollars, soit 37% de l’investissement total en equity.