Le fondateur du géant Alibaba n’est plus, et depuis longtemps, en odeur de sainteté auprès des autorités de son pays, mais il semble désormais le payer très concrètement. L’homme qui incarnait le capitalisme « à la chinoise » du début des années 2000, et qui, grâce à son succès, se permettait une certaine liberté de parole, multiplie les déboires : entrée compliquée pour Ant Group, filiale financière d’Alibaba, à la Bourse de Hong Kong, enquêtes lancées par les autorités, fortune qui fond de 11 milliards de dollars… Une sale période.
Quel en sera l’impact sur les activités africaines du milliardaire ? Difficile à dire. Toujours est-il que Jack Ma a disparu du concours de talents qu’il a créé pour mettre en lumière les entrepreneurs du continent, le bien connu Africa’s Business Heroes (où est remis l’Africa Netpreneur Prize). Un concours – qui sert aussi son soft power sur le continent – dont la retransmission télévisée a par ailleurs été repoussée de plusieurs mois.
Interrogé par la BCC, un porte-parole d’Alibaba a simplement déclaré : « Concernant le concours Africa Business Hero, Jack a dû manquer la finale en raison d’un conflit d’horaire. » L’année dernière, les entrepreneurs-compétiteurs avaient pitché directement leur projet face à lui.
En réalité, le magnat du e-commerce chinois n’a tout simplement pas été vu en public depuis près deux mois, et des déclarations peu flatteuses sur le système bancaire chinois. L’un de ses tout derniers tweets, en août dernier, concernait sa compétition africaine. Depuis, silence radio. De mauvais augure ? (Photo : 小囧黑 / Flickr / CC)
