L’Afrique du Sud, nouveau talon d’Achille de la cybersécurité continentale ?

[Article issu de la Newsletter] C’est une récente rencontre – et un accord – qui à première vue paraît anecdotique. Une entrevue entre le ministre sud-africain de la Justice, Ronald Lamola, et la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, au cours de laquelle un document portant sur une coopération en matière de cybersécurité a été signé. Car dans ce domaine, Pretoria a bien besoin d’aide.

« C’en est presque au point où, au sein de l’industrie, nous acceptons l’idée que l’Afrique du Sud est en train d’hériter du titre de “capitale de la cybercriminalité en Afrique” », explique un expert au site sud-africain News24. Selon ce dernier, si le Nigeria était jusque-là le cancre de la classe africaine, le pays a pris de mesures pour endiguer le phénomène, une voie que ne semble pas assez prendre Pretoria face à une recrudescence des actes cyber-malveillants.

Et c’est peu dire. Selon le dernier rapport d’Interpol sur le sujet, l’Afrique du Sud est le pays du continent le plus touché par les menaces de cybersécurité, avec 230 millions de détections de menaces en 2022, dont 219 millions liés à des e-mails. L’Afrique du Sud détient également le record de tentatives de ransomware ciblées et de compromission d’e-mails professionnels. Et ce n’est pas fini. Le pays a aussi connu une augmentation de 100% de la fraude aux applications bancaires mobiles. Et l’on estime qu’il subit 577 attaques de logiciels malveillants par heure…

Des grosses entreprises comme TransUnion (agence de renseignements commerciaux) ou Liberty Insurance (assurance) en ont fait les frais, l’année dernière. Et cela a continué en 2023, avec JD Group par exemple.

Cette atmosphère cyber-anxiogène bénéficie en tout cas à quelques-unes : des startups qui ont bien compris qu’il y avait là un marché bien réel à exploiter, nous dit le site TechCabal. Des jeunes pousses comme Sendmarc, Port443 (toutes deux récemment adoubées par les investisseurs) ou encore TakeNoteIT. Un marché national évalué à un peu plus de 600 millions d’euros en 2023 et qui devrait croître de 8% par an d’ici à 2028.

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