En Afrique, comment pallier le manque criant de compétences tech ?

C’est une étude, réalisée par SAP Africa auprès d’une centaine d’entreprises au Nigeria, au Kenya et en Afrique du Sud, dont le constat est autant implacable qu’alarmant. Elle souligne en effet une tendance qui l’on observe au fil des actualités de divers secteurs qui composent la Tech africaine : le déficit en compétences. Un déficit qui expose presque toutes les entreprises interrogées, 80% d’entre elles affirmant ressentir au moins un impact négatif à cette situation : perte de clients au profit de la concurrence (60%), capacité réduite d’innovation (53%), ou encore incapacité à répondre aux besoins des clients (46%).

Se posent alors deux questions : faut-il recruter plus et mieux ? Ou bien former les salariés déjà présents ? Eh bien, attirer les nouveaux talents est, pour les responsables interrogés, le défi numéro un.

Mais recruter en permanence n’est pas une solution pérenne. D’autant que la guerre des talents entraîne un cercle vicieux : à vouloir toujours séduire les personnes les plus qualifiées, leur valeur ne cesse de grimper, et seules les sociétés les plus offrantes (en conditions de travail, mais aussi et surtout en salaire) emportent la mise à chaque fois. Derrière, les autres, qui ne peuvent pas s’aligner, se retrouvent donc en “pénurie” de compétences.

Certaines pensent avoir trouvé la parade, en tentant d’offrir plus de souplesse : « [ces] entreprises adoptent des outils technologiques et des pratiques de travail flexibles pour s’assurer qu’elles peuvent attirer, retenir et mobiliser la bonne combinaison de compétences technologiques, explique Cathy Smith, directrice générale de SAP Afrique. Sept organisations sur dix utilisent actuellement un outil de gestion du capital humain ou d’expérience employé, tandis que près de la moitié (45%) sont ouvertes au travail à distance. » Mais ce n’est pas forcément suffisant.

Alors, il faut… créer les talents. Heureusement, quatre entreprises sur dix font de la formation interne leur « priorité absolue » pour 2023. Et c’est tant mieux, car la formation aux nouvelles technologies – en interne, mais aussi dans les boîtes de placement jusqu’aux écoles et universités – est le véritable talon d’Achille. Seulement, former, ça coûte cher, et ça demande du temps. La spécialiste du placement de codeurs africains, Andela, nous l’avait démontré en licenciant, entre 2019 et 2020, ses développeurs juniors et intermédiaires, pour se recentrer sur les plus expérimentés.

💼 Selon le rapport, voici les compétences les plus recherchées en Afrique : la cybersécurité et l’analyse de données (63%), les compétences en développement et dans l’industrie (49%) et les compétences en transformation numérique (48%) des entreprises. (Infographie : SAP Africa)

Related Posts

2 commentaires

Edwige Sofack 17 April 2023 - 14h57

merci pour cet article bref; mais fort riche.

Répondre
Teknolojia News 17 April 2023 - 15h37

Merci pour votre commentaire !

Répondre

Laissez un commentaire