On s’en doutait, mais les chiffres le confirment : les startups kényanes dominent très largement leurs homologues de la région dans les levées de fonds. Selon la newsletter Africa: The Big Deal, l’Afrique de l’Est a attiré 23% des financements destinés aux startups du continent depuis 2019, dont 84% sont allés au seul Kenya. Les jeunes poussent du pays ont ainsi amassé 1,9 milliard de dollars (1,82 milliards d’euros) en trois ans. « Sur les 10 opérations de plus de 50 millions de dollars enregistrées en Afrique de l’Est depuis 2019, écrit Max Cuvellier, l’un des auteurs, neuf ont été réalisées au Kenya, la seule exception étant le tour de table à 90 millions de dollars de la société tanzanienne Zola Electric en septembre 2021. »
Et cette hégémonie semble se renforcer cette année. Certes, l’Afrique de l’Est enregistre un regain de financement, après une légère baisse en 2021. Mais le Kenya s’accapare, depuis le début de l’année, 93% de ces montants, avec déjà près de 780 millions de dollars (749 millions d’euros) levés en cinq mois. Derrières, les startups du reste de la région doivent se contenter des miettes. Les startups tanzaniennes et ougandaises ont récolté, depuis 2019, 277 millions de dollars (266 millions d’euros). Les autres pays est-africains ne dépassent pas les 50 millions.
🌍 Start-ups in Eastern Africa have raised $2.3bn since 2019, 23% of the total funding raised by start-ups in #Africa during the period.
— Max Cuvellier (@Cvllr) June 14, 2022
🇰🇪 The vast majority of this funding goes to #Kenya ($1.9bn+ since 2019, 84% of the regional total)#Tanzania 🇹?…https://t.co/kvdtEUWb1e
Au fil des années, l’écosystème kényan s’est considérablement renforcé. Celui-ci peut compter sur un accès robuste à internet dans les villes, où la très grande majorité des Kényans vivent, une inclusion financière en forte progression depuis la révolution M-Pesa de la fin des années 2000, et un maillage assez dense du tissu entrepreneurial, appuyé par le célèbre incubateur et laboratoire iHub, l’accélérateur NaiLab, ou encore les fonds d’investissement locaux comme le Kuria Innovation Fund.
Dans ce contexte, pas étonnant de voir rappliquer tous les géants de la Tech mondiale dans la Silicon Savannah. Ce printemps, les annonces se sont multipliées : Microsoft a lancé l’un de ses deux Africa Development Center à Nairobi, avec 450 emplois à la clé, Google un centre de développement de produits et Visa l’un de ses six Innovation Hub dispatchés dans le monde.