Comment Londres va investir des milliards dans la Tech africaine

C’est peu dire que le Royaume-Uni garde un œil sur l’innovation en Afrique. Via son organisme de financement à l’étranger, le British International Investment (jadis Commonwealth Development Corporation), Londres investit à tout-va sur le continent. Rien que sur les deux dernières années, il a dépassé son engagement d’investir 2 milliards de livres sterling (2,3 milliards d’euros). Mais les Britanniques, désormais engagés dans une période post-Brexit, veulent encore accélérer sur le continent.

Le BII vient d’annoncer qu’il investirait entre 1,7 et 2,3 milliards d’euros par an de 2022 à 2026 en « Afrique, certaines parties de l’Asie et des Caraïbes ». Mais pour le continent seul, l’institution cherche à mobiliser 5,75 milliards d’euros au cours des cinq années à venir, selon les déclarations à TechCrunch de Benson Adenuga, responsable pour le Nigeria.

 Où iront ces investissements ? Pour beaucoup, directement ou indirectement, dans le secteur des nouvelles technologies en Afrique. L’institution ayant pour priorité l’inclusion financière, notamment des femmes, la Fintech africaine occupe une place de choix dans son panorama d’investissements. Les startups de ce secteur sont appuyées par des financements indirects, via les banques, comme la nigériane FirstBank, ou les fonds de capital-risque, comme TLcom Capital (mais aussi Sawari Ventures, AfricInvest, ou encore Novastar Ventures), auxquels le British International Investment apporte un soutien financier ou des facilités de crédit.

Ça, c’est pour les startups en début de vie. Pour celles véritablement en croissance, et qui veulent changer d’échelle, le BII peut se muer lui aussi en fonds d’investissement, et ça c’est un peu nouveau. On l’a retrouvé, par exemple, fin 2021, dans le tour de table conclu par l’américano-nigériane TradeDepot (E-commerce) pour 97 millions d’euros. M-Kopa (Fintech) ou Apollo Agriculture (Agritech) ont aussi fait partie des bénéficiaires.

Le Nigeria comme tête de pont

Il y a quelques jours, l’annonce d’un apport de 19 millions d’euros dans Moove (Fintech / mobilité) a rappelé toute l’importance du Nigeria dans la stratégie de financement de l’institution britannique en Afrique. C’est même là où se concentre le gros de ses interventions, avec une centaines de sociétés et une cinquantaine de fonds soutenus. Rien de surprenant quand on sait que 86% des investissements en Afrique de l’Ouest, ces trois dernières années, sont allées aux startups nigérianes, et que cette hégémonie tend à se pérenniser.

Le British International Investment s’est aussi fixé une nouvelle priorité : la lutte contre le changement climatique, à laquelle iront 30% de ses futurs investissements. C’est un ainsi qu’il prévoit d’investir 200 millions de dollars dans un projet commun avec le norvégien Norfund pour construire au moins trois projets hydroélectriques en Afrique. (Crédit photo : BII)

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