Le Ghana s’apprête à entrer dans le club fermé des pays africains qui ont mis en place un Startup Act. Tout juste réélu, le gouvernement Nana Akufo-Addo a donné trois mois à un comité ad-hoc pour élaborer une loi facilitant la création de startups, leur expansion et leurs interactions, comme il en existe en Tunisie, au Sénégal ou au Kenya.
Un pas dans la bonne direction si l’on en croit le journaliste tech Joseph-Albert Kuuire, qui témoigne, sur le site Tech Nova, du degré de maturité insuffisant de l’écosystème de startups dans son pays : « Bien trop souvent, le gouvernement a tendance à se mettre en travers de la route du secteur privé lorsqu’il s’agit de déployer des solutions technologiques », juge-t-il. « Un exemple parfait est le déploiement de l’énergie solaire dans les zones résidentielles », pris en charge par l’État ghanéen lui-même. « Il aurait peut-être été préférable que le gouvernement mette en place un environnement réglementaire permettant aux entreprises du secteur solaire de mener cet exercice en partenariat avec le gouvernement pour l’octroi de subventions et la réduction des prélèvements à l’importation de produits solaires », estime Joseph-Albert Kuuire.
Les startups ghanéennes trop discrètes
Cet écueil est l’un des nombreux obstacles au rayonnement de la Tech ghanéenne, d’après le journaliste. Mais l’État n’est pas le seul fautif : les startups ghanéennes doivent aussi faire leur propre examen de conscience, indique-t-il. Parmi les choses à améliorer, le manque de transparence sur leurs résultats et leur stratégie de croissance et de plateforme médiatique dédiée et l’agglutination de startups trop similaires ou de copies de startups étrangères ne simplifient pas la tâche des journalistes tech ghanéens.
Certains essaient certes de remettre de l’ordre dans cet écosystème parfois chaotique, comme la société britannique Briter Bridges et sa carte des startups en Afrique ou le nouveau réseau Ghana Tech Lab. D’autres, comme le journaliste Philip Ashon et son émission Citi Trends, sur la station de radio Citi FM, s’attellent à mettre en lumière le secteur. Mais si la Tech ghanéenne veut tutoyer les écosystèmes les plus dynamiques, comme au Nigeria ou au Kenya, il lui reste encore un gros travail de communication. Espérons que le futur Startup Act le rendra possible. (Photo : Owula kpakpo)