[Article issu de la Newsletter] Sans nourriture suffisante, on s’entredévore. Voici résumé, sommairement on vous le concède, la dernière tendance au sein de l’écosystème startup en Afrique. Le temps n’est pas à la fête : suivant la tendance mondiale, le robinet des financements tend à se tarir. Ou du moins à ralentir son débit. Le troisième trimestre a vu les levées de fonds marquer le pas sur le continent, nous rappelait en début de mois Africa: The Big Deal, tant en glissement annuel qu’en glissement trimestriel. De notre côté, nous remarquions une raréfaction des tours de table à plus d’un million de dollars – même si cette semaine a été un peu plus généreuse.
Cette morosité ambiante a un double effet, nous dit un nouveau rapport de TechCabal Insights : d’une part, les toutes jeunes pousses, voyant la difficulté à croître, sont moins fermées à un rachat. Surtout, au sommet de l’écosystème, les acteurs bien établis voient dans l’acquisition le moyen de “faire face à la tempête”. Ainsi, TechCabal Insight note une augmentation de 41%, en glissement trimestriel, des acquisitions sur le continent – précisions qu’il s’agit de startups bien implantées sur le continent, et non d’entreprises purement africaines.
« Nous sommes dans une situation où le cash est roi, et c’est un environnement parfait pour les acquisitions, explique sur TechCabal Stephen Deng, associé chez l’incubateur DFS Lab. Une façon très naturelle de se développer est que lorsque vous regardez autour de vous et que vous voyez les startups commencer à ralentir [leur rythme de croissance], vous commencez à penser aux fusions et acquisitions puisque les prix baissent. »
Intégration de nouveaux talents, d’une technologie unique, élimination d’un concurrent direct : beaucoup de ces acquisitions ont lieu au sein d’un même marché (pays ou secteur). L’heure serait donc à la consolidation. Le rachat de la société de paiement Orchestrate par la Fintech, nigériane également, Bloc, en juillet dernier, est un exemple parmi d’autres.
A l’heure du Mondial, les startups africaines semblent jouer la défense. Les licenciements en série, chroniqués ici même, en sont une autre illustration – Vendease, encore tout récemment. Mais c’est tout de même à relativiser. Malgré ce coup de froid, un nouveau record des levées de fonds devait tout de même être battu cette année, en Afrique.