Les cryptomonnaies africaines se mêlent de politique

La révolution crypto est-elle en train de gagner l’Afrique, comme le journaliste britannique Monty Munford le clamait dans Forbes en juillet dernier ? Ce jeudi 13 décembre, la Fondation AFRO, une ONG basée à Genève, en Suisse, a enfin annoncé la « première cryptomonnaie lancée pour l’Afrique », l’AFRO, « pour accompagner la croissance économique du continent et son développement sociétal ».

Dans le même temps, loin des velléités panafricanistes d’une fondation suisse, les séparatistes des deux régions anglophones du Cameroun ont eux aussi lancé leur cryptomonnaie, l’Ambacoin. Un nom tiré de l’auto-revendiquée République fédérale d’Ambazonie, dont aucun autre pays ne reconnaît l’existence à ce jour. Mais leur objectif est très différent : il s’agit, après la création d’un drapeau, d’un hymne et d’un gouvernement provisoire, d’une nouvelle marche vers la souveraineté.

L’AFRO vise, de son côté, à « réduire les coûts de transaction et de transferts de fonds, faciliter les échanges commerciaux entre pays et régions du continent et contribuer à l’inclusion financière des individus et des PME africaines », développe la fondation genevoise.

Lancement le 24 décembre

Si éloignées soient-elles dans leurs ambitions, les deux cryptomonnaies ont connu sensiblement les mêmes étapes. La fondation suisse a émis 750 milliards d’AFRO lors d’une pré-vente le 19 juin dernier, alors que plus de 20 000 Ambacoin se sont écoulés sur les 100 000 proposés en pré-vente le 10 novembre dernier. L’idée de créer ces devises virtuelles vient, dans les deux cas, du cerveau d’intellectuels et de technocrates. Au Cameroun, elle a rapidement été reprise par les sécessionnistes (comme le raconte bien cet article, en anglais, de Quartz Africa).

Le lancement de l’Ambacoin, qui vaut environ 0,20 euros, est prévu pour le 24 décembre. L’AFRO, elle, est déjà négociable sur plusieurs plateformes d’échanges.

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