Le web3 africain touché de plein fouet par la chute de FTX

La descente aux enfers de FTX, l’une des trois plus grosses plateformes mondiales d’échange de cryptomonnaies, fondée par l’ex-plus jeune milliardaire du monde, Sam Bankman-Fried, devrait faire de nombreuses victimes collatérales. Outre BlockFi, Genesis et sa maison-mère, le Digital Currency Group (DCG) ou encore le français CoinHouse, le nigérian Nestcoin a, lui aussi, annoncé avoir souffert de cette affaire.

En effet, d’après un message de Yele Bademosi, le PDG de Nestcoin, publié ce 14 novembre sur les réseaux sociaux, sa startup compte Alameda Research, la quasi-société sœur de FTX, parmi ses investisseurs. En effet, Alameda, que « SBF » avait contribué à fonder avant FTX, avait pris part au tour de pré-amorçage de 6,45 millions de dollars (soit 6,2 millions d’euros) levés par Nestcoin en février 2022.

Depuis, Nestcoin stocke aussi une grande partie de ses actifs sur FTX. Il s’agirait de 4 millions de dollars, soit 3,9 millions d’euros, d’après le Financial Times. Résultat : si « YB » assure qu’Alameda possède « mois de 1% de parts » dans Nestcoin et que les clients de Nestcoin ne seront, eux, pas affectés, la startup nigériane devra néanmoins se serrer la ceinture, à commencer par « dire au revoir à quelques-uns de nos Nesters talentueux », d’après les termes de YB.

Selon le Financial Times, Nestcoin devrait licencier “plus de la moitié de sa centaine d’employés”. D’après TechCrunch, au moins 30 d’entre eux seront remerciés, notamment au sein de Breach, la filiale média de Nestcoin, Brunch, une messagerie appartenant à la startup adossée à un crypto-wallet, et Metaverse Magma, l’organisation décentralisée de Nestcoin dédiée au gaming. Le reste des employés verront leurs salaires réduits de 40% et YB devrait vivre quelques mois sans se rémunérer.

100 000 clients en Afrique et des grands noms africains dans son portefeuille

Mais Nestcoin est loin d’être la seule startup africaine liée à FTX ou à Alameda Research. FTX compterait environ 100 000 clients en Afrique, d’après TechCrunch, tous attirés par le taux d’intérêt annuel de 8% de la plate-forme.

Le crypto-échange de SBF a ainsi mené le tour de série C à 145 millions d’euros de Chipper Cash en 2021 et les sud-africaines VALR, Ovex, la nigériane Bitnob, la congolaise Jambo et la kényane Mara – par ailleurs partenaire officielle du controversé projet crypto de la République centrafricaine – ont toutes bénéficié de financements d’Alameda Research.

La semaine dernière, Ovex, dans lequel FTX détenait une participation de 8%, a mis fin à sa relation avec le crypto-échange à la suite d’un afflux de clients paniqués qui tentaient de retirer leurs fonds. « Le public est invité à ne plus faire d’affaires avec FTX, car FTX n’est pas autorisé à commercialiser ses produits dérivés offshore en Afrique du Sud, pour le moment », a déclaré la société sud-africaine.

Alors qu’elle coïncide avec un renforcement de la régulations de l’utilisation des cryptomonnaies en Afrique, note Quartz Africa. La débâcle de FTX pourrait bien marquer un tournant salutaire pour l’écosystème du web3 en permettant de séparer le bon grain de l’ivraie, estiment certains experts, y compris le fondateur d’Ethereum, Vitalik Buterin.

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