S’il y a un point sur lequel les différents rapports consacrés aux financements de startups en Afrique s’accordent, c’est bien celui de la première place qu’occupe le Nigeria sur la scène tech continentale. Selon le fonds Partech Partners, en 2021, les startups nigérianes ont levé 1,8 milliard de dollars (1,6 milliard d’euros), soit 34% de l’ensemble des financements en Afrique. Bien des facteurs expliquent cette attractivité, mais celui de l’accompagnement des jeunes pousses est sûrement l’un des plus décisifs.
Ainsi, selon un tout récent rapport de nos confrères de Disrupt Africa, près de la moitié (45,1%) des 481 sociétés nigérianes étudiées sont passées par une structure d’incubation / accélération. C’est bien plus qu’en Egypte (38,6%) ou qu’en Afrique du Sud (25,7%).
Un accompagnement largement assuré par le CcHub, acteur majeur dans le domaine sur le continent, et basé à Lagos. Lancée en 2011, cette structure novatrice pour l’époque a montré la voie à d’autres au Nigeria. Rien d’étonnant, alors, à ce qu’on note une nette accélération des créations de sociétés technologiques à l’orée des années 2010. « Dans le même temps, les startups nigérianes ont plus de chances que [les autres], en Afrique, d’être sélectionnées pour des programmes internationaux renommés tels que Y Combinator et Techstars », notent les auteurs du rapport.
La Fintech en figure de proue
D’autant que le Nigeria et ses entrepreneurs ont fait un autre pari gagnant : celui d’investir massivement le secteur de la Fintech, très attractive pour les investisseurs (36% des financements) et qui emploie près de la moitié des 20 000 personnes travaillant pour les startups nigérianes. C’est aussi dans ce secteur que se concentre la majorité des acquisitions, même si dans ce domaine, le pays reste loin derrière l’écosystème sud-africain, par exemple.