Cybersécurité : comment susciter les vocations chez les jeunes Africaines ?

Les inégalités de sexe face au numérique en Afrique, on en parle souvent à Teknolojia. Moins lorsqu’il s’agit de cybersécurité. Et pour cause, les études ne sont pas légion. Une vient néanmoins d’être publiée. Intitulée « 2021 Tomorrow’s Cyber Heroines », elle a été menée par CyberHeroines, KnowBe4 Africa et Infosphere Limited. Dans celle-ci, 445 enseignants de 14 pays africains ont été interrogés afin d’identifier les freins à l’apprentissage de cette spécialité par les jeunes filles sur le continent. Car l’une des principales raisons à la sous-représentation des femmes dans le secteur provient des lacunes sur le sujet au cours de la scolarité.

Premier constat : de manière générale, la question de la cybersécurité est quasiment absente des cursus. Notamment dans l’enseignement supérieur, que l’on pourrait imaginer plus enclin à aborder ce type de problématiques qui peuvent s’avérer parfois complexes.

« À la question de savoir si la cybersécurité est proposée comme matière, seul un maigre 3,7% a répondu par l’affirmative, peut-on lire dans l’étude. Ces 3,7% ont indiqué qu’elle était facultative, 25% ont déclaré qu’elle était d’une manière ou d’une autre incluse dans le programme d’enseignement des technologies de l’information, mais la grande majorité des répondants (67,6 %) ont répondu que la cybersécurité n’était pas enseignée comme une matière. »

Changer le récit sur la cybersécurité

En 2018, le secteur de la cybersécurité ne comportait que 9% de femmes en Afrique. Comment faire en sorte qu’il attire plus de candidates ?

Pour les enseignants et formateurs interrogés dans l’étude, il faut mettre en place une batterie d’actions. Mais avant tout, il faut donner la priorité aux discours valorisant le parcours des femmes africaines dans la cybersécurité – et les réussites sont nombreuses malgré tout. Il est aussi nécessaire d’injecter plus d’enseignement de la matière dans les différents cursus scolaires. « Ce serait bien d’avoir des sujets sur la cybersécurité intégrés dans le programme scolaire afin que les plus jeunes y soient familiarisés dès leur plus jeune âge, recommande ainsi un directeur d’école primaire en Afrique du Sud. Et en profitant des opportunités de stage au fur et à mesure qu’ils apprennent, ils auront une idée réaliste de ce qu’est une carrière dans la sécurité. »

En Afrique, la faible représentation des femmes dans le secteur de la cybersécurité est aussi la conséquence d’une sous-représentation quelque peu similaire dans les filières scientifiques et mathématiques. « La peur des mathématiques en tant que matière est, à mon avis, l’un des plus grands obstacles dans l’esprit des apprenants lorsqu’ils envisagent une carrière dans l’informatique. Il faut briser les préjugés qui entourent les maths », poursuit le directeur d’école sud-africain.

L’instauration d’une journée dédiée aux opportunités de carrière, ou encore le développement de bourses pour accompagner les candidates sont aussi des initiatives fortement plébiscitées. L’ensemble du rapport est à lire ici.

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