William Ruto dans la Silicon Valley, les codeurs kényans à la fête

[Article issu de la Newsletter] L’Amérique, il connaît. Il s’y était déjà rendu, notamment alors qu’il façonnait son image de présidentiable. Voilà que William Ruto, cette fois bel est bien président – depuis un an – du Kenya, a entrepris un nouveau périple outre-Atlantique. Et avant de rejoindre ses homologues à New-York, pour l’AG des Nations unies, il a fait un grand crochet par la Californie pour une escale placée sous le signe, forcément, des nouvelles technologies.

Au programme, plusieurs entretiens avec des patrons des Big Tech de la Silicon Valley : Tim Cook (Apple), Pat Gelsinger (Intel), Ruth Porat (CFO, Google), Brad Smith (COO, Microsoft)… Ils ont été nombreux à rencontrer le chef d’Etat kényan, venu leur vanter son pays comme un havre d’investissements en Afrique. Mais ça, certains le savaient déjà.

En effet, plusieurs de ces grandes entreprises sont déjà sur place. Google a inauguré au printemps 2022 un centre de développement à Nairobi. Visa y avait déjà ouvert un “studio d’innovation” et Microsoft, un centre de recherche. Ce que ces géants viennent chercher au Kenya, ce sont des ingénieurs compétents, mais bien moins chers qu’aux Etats-Unis ou qu’en Europe. Le Kenya, qui concentre 8% des développeurs du continent, a fait de l’enseignement du code, dès le plus jeune âge, une priorité. Ruto, en Californie, est venue le rappeler.

Attirer les capitaux étrangers dans ce que l’on nomme la “Silicon Savannah” kényane est en effet une priorité. Car même si selon un récent rapport de Briter Bridges, les startups du pays ont attiré le plus de financements sur le continent (490 millions d’euros) sur les six premiers mois de l’année, les jeunes pousses connaissent, à l’instar du reste de l’Afrique, un recul des levées de fonds. Et en deux ans, près d’une dizaine de pépites de l’écosystème kényan ont mis la clé sous la porte…

Le déplacement du président Ruto a donc été salué par plusieurs entrepreneurs locaux… quand d’autres doivent le voir d’un œil plus inquiet. Comme nous vous en parlions déjà ici, l’appétit des géants américains pour les talents kényans se fait aussi au détriment des startups locales, qui peinent à s’aligner sur les salaires proposés par les Google et autre Microsoft. (Photo: Twitter / William Ruto)

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