Cybersécurité en Afrique francophone : peut mieux faire

L’Union internationale des télécommunications (UIT) vient de sortir la nouvelle édition de son Indice de cybersécurité (Global Cybersecurity Index 2020). Un classement des pays les plus avancés en cybersécurité dominé par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Arabie saoudite.

Malheureusement, on ne peut pas dire que l’Afrique s’illustre en la matière. Seul Maurice atteint le top 20, à la 17e place. L’Egypte occupe la 23e place, la Tanzanie se classe 37e et le Ghana, 43e mondial, obtient la quatrième meilleure place des pays africains.

Les pays africains francophones, eux, font globalement pâle figure, peut-être encore plus qu’il y a deux ans : 50% d’entre eux ont dégringolé au classement, selon CIO Mag. Toutefois, une poignée d’entre eux ont, semble-t-il, vraiment pris la mesure des cyber-menaces et fait des bons considérables.

C’est le cas de la Tunisie, premier pays francophone à l’exception de Maurice, qui passe de la 76e à la 45e place mondiale, « et ce, grâce à diverses mesures adoptées telles que la publication d’une stratégie nationale de cybersécurité et l’approbation de certains projets en cybersécurité (politique de sécurité gouvernementale, programme de sensibilisation en cybersécurité, etc.) », note CIO Mag.


C’est aussi le cas du Maroc, qui grimpe de la 93e à la 50e place, dont la loi 05.20 relative à la cybersécurité est entrée en vigueur le 30 juillet 2020, avec pour objectif de préconiser des moyens de protection, assurant ainsi le développement de la confiance numérique, la digitalisation de l’économie et plus généralement l’assurance de la continuité des activités économiques, et du Bénin qui se hisse de la 80e à 56e place, notamment grâce au travail de son Agence de cybersécurité (Anssi) et de son centre de réponse aux cyber-incidents (bjCSIRT). Le Togo, lui aussi, a renforcé son Agence de cybersécurité (Ancy) et a mis en place un centre de réponse aux cyber-incidents (CERT). Il gagne 46 places (151e à 105e).

Sur le continent, de plus en plus de spécialistes se mobilisent pour hausser le niveau des pays africains dans le domaine de la cybersécurité. C’est notamment le cas de l’Ivoirien Franck Kié, président du cabinet CiberObs et fondateur du Cyber Africa Forum, et de la Congolaise Nathalie Kienga, présidente du cabinet Africa Security Partners et directrice du futur Institut de cybersécurité et sécurité des infrastructures (I-CSSI), qui ouvrira ses portes en octobre 2021, sur son premier site de Kinshasa. Ces deux experts ont décidé, ce 7 juillet, de fusionner leurs sociétés et d’opérer sous le nouveau nom CiberObs – Make Africa Safe. (Image : UIT)

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