Avec l’Institut africain de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (I-CSSI), qui a accueilli sa toute première promotion ce 4 octobre, l’Afrique francophone tient son premier établissement de formation entièrement dédié à la cybersécurité. Une première page d’une aventure aux ambitions panafricaines.
C’est la rentrée pour la toute première formation en cybersécurité d’Afrique francophone. Après une inauguration le 23 septembre en présence de représentants du ministère congolais du Numérique, les vingt étudiants de la promotion Petrus ont poussé les portes de l’Institut africain de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (I-CSSI) ce lundi 4 octobre à Kinshasa pour assister au module “Les fondamentaux de la sécurité”.
Dirigé par Mohamed Ouvrard, responsable de la sécurité des systèmes d’information (RSSI) de Rawbank, une banque congolaise, ce module d’une semaine est le premier d’une douzaine promulguée au contingent, constitué d’étudiants et diplômés en informatique et d’employés en entreprise qui souhaitent se spécialiser en cybersécurité, pendant une formation d’une durée de trois mois.
Des formations de trois mois, « courtes et intensives »
Après avoir envisagé des formations d’un an complet (comme nous le rapportions en mai dernier), Nathalie Kienga, directrice de l’I-CSSI, et le comité scientifique de l’institut, “composé de douze professionnels de la sécurité et de la sûreté”, ont finalement opté pour ce format “court et intensif pour mieux s’adapter aux réalités du terrain et répondre aux besoins pressants que nous ont fait parvenir nos partenaires”, explique l’initiatrice du projet. “Mais nous gardons en tête l’idée de formations longues”, précise-t-elle.
Ces formations “à 70% pratiques et 30% théoriques”, détaille Nathalie Kienga, aborderont “tout le panel de la cybersécurité” et “s’appuieront sur des cas pratiques conçus par le comité scientifique”. On y retrouvera des modules d’initiation à l’ethical hacking, la gestion des incidents et la continuité des activités ou encore l’investigation numérique.
A l’issue des trois mois, les étudiants de cette promotion Petrus, nommée en hommage au père de Nathalie Kienga, décédé il y a deux ans, s’engageront sur une période de stage ou d’insertion professionnelle ou retourneront dans leur entreprise pour ceux qui ont déjà un emploi. Cet accompagnement sera encadré par l’I-CSSI en association avec les partenaires : “Par exemple, l’une de nos entreprises partenaires avait des besoins spécifiques en terme d’investigation numérique, illustre la directrice. Nous avons donc convenu avec elle que l’étudiant puisse passer une certification particulière dans le domaine à l’issue des trois mois.”
Une promotion 100% féminine en avril 2022
La deuxième promotion foulera les salles de classe de l’I-CSSI à partir de janvier et la troisième, qui débutera à partir d’avril, sera 100% féminine. L’objectif initial d’ouvrir quatre autres campus est maintenu, en commençant par Brazzaville, puis Douala, Libreville et enfin Casablanca. “Le but est que tous les campus de l’I-CSSI soient ouverts en 2023”, espère Nathalie Kienga. Pour accompagner cette expansion, le comité scientifique recrutera d’autres intervenants qui constitueront un corps enseignant plus large, capable de tourner entre les différents lieux.
Si Nathalie Kienga vise des promotions de 30 étudiants, qui puissent venir de toute l’Afrique et l’obtention de diplômes de master, à bac+5, “que nous espérons pouvoir valider dès début 2022”, sa priorité aujourd’hui est d’attirer plus de femmes. “Les inscriptions pour la promotion féminine d’avril vont s’ouvrir en octobre et j’espère convaincre nombre de femmes africaines que derrière les portes de la cybersécurité se trouvent de belles opportunités”, conclut-elle.