Cobalt et coronavirus : une extraction au mépris du droit du travail?

A Teknolojia, nous vous avons déjà parlé à maintes reprises de la manière dont les minerais africains finissaient tout près de votre joue. L’extraction du cobalt, en particulier, que l’on retrouve dans les batteries lithium-ion de nos smartphones, a souvent fait l’objet de controverse. En voici une autre. Dans une lettre ouverte (l’intégralité est ici) à treize compagnies minières de RDC spécialisées dans l’extraction de cobalt et de cuivre, onze ONG, dont Human Rights Watch et Amnesty international, dénoncent les conditions de travail en ces temps d’épidémie de coronavirus.

Selon ces organisations, les mesures prises par les géants du secteur pour limiter la propagation du Covid-19 s’accordent souvent mal avec le droit du travail – et les droits humains de façon plus générale.

Elles assurent ainsi que de nombreux salariés de ces sociétés ont été avertis au dernier moment de la mise en place de confinements sur les sites et n’ont eu d’autres choix – sinon à perdre leur emploi – que de s’y soumettre, restant éloignés de leurs familles pendant de longues semaines. Les ONG affirment que sur au moins six sites miniers, « les travailleurs sont confinés depuis plus de deux mois ».

D’autres critiques portent sur les conditions de travail sur place, notamment la mise à disposition de nourriture et d’eau, au travers de rations « inadéquates », ou l’insalubrité de certains hébergements, ainsi que sur l’allongement du temps de labeur, non compensé par une augmentation de salaire.

Plus de 60% du cobalt mondial est produit en République démocratique du Congo et l’industrie est fréquemment pointée du doigt pour le non respect des droits des travailleurs ainsi que sur l’emploi – certes aujourd’hui en baisse – d’enfants dans les mines. (Photo : Fairphone / Flickr / CC)

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