La première pierre d’Akon City a été posée. Les travaux de la ville futuriste de 2 000 hectares imaginée par le chanteur américano-sénégalais Akon à l’emplacement du village côtier de Mbodiène, à 100 km de Dakar, ont commencé le 31 août, en présence du ministre sénégalais du Tourisme, Alioune Sarr.
A la manœuvre, la société américaine KE International, chargée de donner vie aux plans élaborés par Bakri & Associates Development Consultants, la société de l’architecte Hussein Bakri. La première phase du projet s’achèvera en 2023 et aboutira à la construction des routes, d’un campus de l’hôpital des Hamptons, d’un centre commercial, de résidences, d’hôtels, d’un poste de police, d’une école, d’une décharge pour les déchets de la ville et d’une centrale solaire photovoltaïque pour alimenter l’ensemble. A terme, 300 000 habitants devraient peupler la ville.
Ce projet faramineux – 3 300 milliards de francs CFA, soit 5,03 milliards d’euros – qui mêle smart city, écotourisme et utilisation d’une cryptomonnaie, l’Akoin, ne plaît pas à tout le monde au Sénégal : l’imam Ahmadou Makhtar Kanté regrette « trop de légèreté et de zones d’ombre dans ce projet d’Akon City », qui participe davantage de la privatisation du littoral qu’il ne bénéficiera au pays. Pour plus de transparence, celui-ci réclame que le ministre du Tourisme et le directeur de la Société d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques (Sapco) soient convoqués devant l’Assemblée nationale.
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L’opposant Amadou Bâ, quant à lui, craint que cette ville devienne une sorte de principauté dont l’accès ne serait réservé qu’aux riches. Un sentiment que partage le site Au-Senegal.com : « À l’heure où de nombreux quartiers de la capitale et d’autres villes de l’intérieur sont inondés suites aux pluies diluviennes de ces derniers jours, à l’heure où le pôle urbain de Diamnadio peine à se développer réellement, où se loger correctement est devenu un luxe, un tel projet est-il vraiment fait pour nous ? A-t-on besoin d’une ville ghetto réservée aux plus riches ? », peut-on y lire. (Photo : Bio06940)
