PAGG, nouveau porte-drapeau du gaming africain rendu possible grâce au Web3

En plein boom, le secteur du jeu vidéo africain rassemble ses forces. Le 23 février, alors que l’Africa Games Week 2022, au Cap, battait son plein, dix studios de gaming africains ont rendu publique la création du Pan Africa Gaming Group (PAGG), un éditeur panafricain de jeux vidéo. Une annonce tonitruante, qui devrait transformer le secteur, un mois seulement après que le studio sud-africain Carry1st a attiré 17,6 millions d’euros et a attisé la convoitise du fonds américain Andreessen Horowitz pour la première fois sur le continent.

D’ailleurs, l’objectif de la nouvelle entité est clair : doubler les revenus du secteur chaque année en Afrique. « Nous combinons nos forces et nos capacités d’innovations individuelles afin de propulser le jeu vidéo africain au-devant de la scène et faire de l’Afrique un acteur de premier plan dans le secteur », commente Olivier Madiba, fondateur du studio camerounais Kiro’o Games.

Un DAO pour réussir le pari de la monétisation du gaming en Afrique

Formellement, le PAGG sera un organisme autonome décentralisé (DAO), un statut basé sur les technologies blockhain. Il sera doté d’un conseil de fondateurs, d’un directeur financier, l’ancien de chez Goldman Sachs et PwC Peter Kihara, et d’un directeur créatif, en la personne de Jake Manion, passé par le studio britannique Aardman Animation. Les dix studios conserveront leur autonomie en matière d’image de marque, de direction et d’indépendance financière, mais les fondateurs voteront ensemble sur les propositions et les résolutions soumises au conseil.

« Ensemble, nous représentons plus de 200 professionnels et huit langues différentes. Notre équipe a plus de 30 ans d’expérience, à la tête de certaines des meilleures entreprises de jeux au niveau mondial, notamment Ubisoft, Electronic Arts et Aardman Animation. Nous avons produit plus de jeux pour mobiles, PC et consoles que quiconque sur le continent », a déclaré Dawit Abraham, PDG de Qene Games, dans un communiqué.

Le PAGG rassemblera les jeux développés par ses membres, qu’ils pourront ensuite publier sur Gara, une boutique de jeux africains, et AfroComix, un centre de contenu pour la création afro-centrique. Ces canaux de distribution offrent des options de paiement adaptées au contexte local, notamment la facturation par paiement mobile (mobile money). Car si le continent est un marché prometteur pour le gaming, notamment sur mobile, le véritable défi est de réussir le pari de la monétisation.

Une vision qui s’inscrit dans le #GamingForGood

Malgré la croissance massive du nombre de joueurs sur le continent, il existe encore très peu de contenus développés au niveau local. D’après une étude de Games Industry Africa en 2021, l’Afrique du Sud constitue le plus grand marché de l’industrie du jeu sur le continent, avec un revenu annuel de 258 millions d’euros, suivie du Nigeria (165 millions d’euros), du Ghana (37 millions d’euros), du Kenya (34 millions d’euros) et de l’Éthiopie (31 millions d’euros).

Mais le PAGG, c’est aussi une vision : les studios membres « produisent un portefeuille de jeux amusants, non violents et qui intègrent la dimension du genre », explique Jake Manion au site Ventureburn. « Tous les membres de notre réseau s’engagent au #GamingForGood, en exploitant le pouvoir de la gamification pour créer un impact social positif dans nos communautés locales », abonde Dawit Abraham. Selon les dix fondateurs, d’autres studios devraient bientôt rejoindre le groupe.

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