Agrifoodtech : en Afrique, des levées de fonds en hausse de 250%

Vous connaissez l’Agritech, vous connaissez la Foodtech. Et bien, les startups africaines évoluant à la jonction des deux, dans l’agroalimentaire, se portent plutôt pas mal. Alors certes, on est loin des montants levés par les Fintechs, mais de 2020 à 2021, le total des financements dans ce secteur a tout de même augmenté de 250%, pour atteindre les 500 millions d’euros, selon un rapport de d’AgFunder, en partenariat avec le British International Investment (BII) et la banque de développement néerlandaise FMO.

Et 2022 devrait être une meilleure année encore, « les startups agro-alimentaires ayant levé environ 400 millions de dollars au cours du premier semestre ». Seulement derrière ces bons chiffres, se cache une autre réalité : l’Afrique ne représente que 1% des investissements réalisés en capital-risque dans ce secteur au niveau mondial…

« Les investissements qui entrent dans des catégories bien définies aux États-Unis et en Europe sont moins clairs en Afrique, où les chaînes d’approvisionnement sont plus courtes, les marchés plus naissants et le succès des entrepreneurs nécessite de s’attaquer simultanément à de nombreux obstacles dans la chaîne de valeur », note les auteurs du rapport.

(Source : rapport AgFunder)

La logistique porte le secteur, l’inclusion en progression

Dans l’Agrifoodtech, point de Nigeria en tête, c’est l’Egypte qui mène la danse, avec près de 40% de sommes levées. Le pays domine notamment dans l’e-épicerie avec des pépites comme Appetito ou Breadfast. Ceci étant, on retrouve le même Big Four (Kenya, Nigeria, Egypte et Afrique du Sud) que dans nombre d’autres secteurs de la Tech africaine, seul l’ordre change. A eux seuls, ces quatre pays ont capté plus de 92% des financements l’année dernière.

Le secteur est largement porté par ce qu’AgFunder appelle les startups « Midstream », c’est-à-dire axées sur les technologies et les services qui concernent le milieu de la chaîne de valeur agroalimentaire. Cela comprend la sécurité alimentaire et la traçabilité, la logistique et le transport, ainsi que la transformation. Ces jeunes pousses ont ainsi levé plus de 300 millions d’euros soit 61% du montant dévolu au secteur, avec un fleuron : Twiga Food.

Cette startup, créée en 2014 par le Kényan Peter Njonjo et le Britannique Grant Brooke, met en relation des fournisseurs de produits agricoles et des épiciers en zones urbaines. Après avoir levé près de 31 millions d’euros en 2020, elle a réussi un tour de table à 51 millions en novembre dernier, le record pour le secteur. Argent avec lequel elle compte renforcer sa présence en Afrique de l’Est.

Mais c’est la Fintech agroalimentaire qui est à surveiller : ce segment d’entreprises, dont la mission principale est de faciliter l’inclusion financière des agriculteurs et des vendeurs, a fortement le vent à poupe, récoltant 24 millions d’euros l’année dernière.

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