La pépite nigériane Paystack écope d’une grosse amende

Le couperet est tombé : la Banque centrale du Nigeria (CBN) a sanctionné Paystack de 250 millions de nairas (140 000 euros), la plus forte pénalité connue par la licorne nigériane depuis sa création en 2016. En cause, le lancement en mars de Zap, une application pair‑à‑pair qui, selon le régulateur, fonctionne comme un « wallet », activité réservée aux banques ou aux établissements de micro‑finance.

L’argument de la CBN est clair : Paystack ne dispose que d’une licence de « switching & processing », lui permettant de router les paiements, pas de conserver des dépôts, précise TechCabal. La fintech assure pourtant que Zap s’appuie sur Titan Trust Bank, agréée pour détenir les fonds, et qu’aucun solde n’est logé chez elle. «  Nous collaborons étroitement avec le régulateur et ne commenterons pas davantage à ce stade  », a indiqué un porte‑parole.

Cette sanction intervient dans un climat de reprise en main du secteur. En décembre 2024, Moniepoint et OPay avaient écopé d’amendes d’un milliard de nairas chacune pour des manquements KYC, tandis qu’en avril 2024, la CBN suspendait temporairement l’« on‑boarding » de nouveaux clients chez plusieurs néobanques.

Au‑delà du volet réglementaire, Paystack doit aussi composer avec la plainte pour atteinte à la marque déposée de la start‑up crypto Zap Africa, déposée dès l’annonce du produit. Entre contentieux juridique et pression prudentielle, la société doit désormais décider si elle revoit le périmètre fonctionnel de Zap, sollicite une licence de micro‑finance – un processus qui peut prendre plus d’un an – ou met temporairement son expansion B2C en sommeil. Un choix stratégique d’importance alors que, selon la GSMA, les wallets mobiles ont traité 108 milliards d’opérations pour 1 680 milliards de dollars en 2024 rien qu’en Afrique, un gâteau que Paystack ne veut pas laisser à la concurrence.

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