E-sport : l’Afrique a un immense potentiel, si elle surmonte ses propres défis

[Article issu de la Newsletter] C’est une fin de mois chargée. Alors que le Festival de l’électronique et du jeu vidéo d’Afrique vient de se terminer à Abidjan, l’Africa Games Week 2023 prend le relais à Cape Town, en Afrique du Sud, jusqu’au 2 décembre. Cet événement, qui en est à sa 6ᵉ édition, s’est établi comme un incontournable en Afrique pour l’industrie du jeu vidéo. Et il n’y sera pas seulement question de création, et de vente de jeux sur le continent : toute une partie de l’événement concerne l’industrie du e-sport.

Rien d’étonnant. Avec une population très jeune, et de plus en plus en connectée, le vivier de joueurs professionnels, et de celles et ceux qui assistent à leurs confrontations, ne cesse de croître, générant des revenus encore difficiles à quantifier à l’échelle continentale.

Une chose est sûre, les sponsors se bousculent. La plateforme ouest-africaine Gamr, qui organise plusieurs grands rendez-vous e-sport sur le continent, est par exemple soutenu par des grands noms de la Tech mondiale, à l’instar de Google et Intel, mais aussi par Red Bull ou encore l’africain Chipper Cash. En juin dernier, plus de 17 pays africains ont participé au Gamr X, s’affrontant sur FIFA 23, PUBG, Mortal Kombat, ou encore Street Fighter 6.  

Certains pays ont ouvert la voie. C’est le cas notamment de l’Afrique du Sud, qui compterait le plus grand nombre de joueurs professionnels du continent. Mais l’Egypte, le Maroc ou encore le Nigeria ne sont pas en reste, avec des champions, tel le Nigérian Arogs, qui se taillent un petit succès, avec des revenus néanmoins bien loin de certaines stars occidentales ou asiatiques. Selon la RTBF, ce dernier “dit gagner en moyenne 300 000 nairas (420 euros) par mois, soit 10 fois le salaire minimum.”

Depuis le premier tournoi continental, organisé au Sénégal en 2012, en passant par la première “CAN virtuelle”, en 2017, l’industrie du e-sport ne cesse de se structurer, mais se heurte toujours à une connectivité à plusieurs vitesses en Afrique, qui empêche le développement de véritables pôles de gaming

Il y a tout de même de l’espoir. Comme nous l’évoquions l’été dernier, les Africains sont de plus en plus nombreux à jouer :  les jeux vendus en Afrique subsaharienne ont généré un revenu de 862,8 millions de dollars en 2022, soit une hausse de 8,7% par rapport à l’année précédente. Et une croissance de 15,7% en 2023 et de 13,6% l’année suivante sont attendues pour l’industrie du jeu vidéo en Afrique.

Related Posts

Laissez un commentaire