Afrique : les pays les plus favorables à l’entrepreneuriat féminin en 2020

Le Mastercard Index of Women Entrepreneurs, le baromètre des conditions de l’entrepreneuriat féminin dans le monde, a rendu son verdict pour l’année 2020. Et si les pays africains ne se démarquent pas, il est plus facile d’être une femme entrepreneure dans certains que dans d’autres.

L’Afrique du Sud (23e), le Botswana (31e) et le Ghana (37e) forment le podium africain. L’Ouganda, le Nigeria et l’Angola ne sont pas loin derrière. Pour continuer dans les chiffres : par rapport à 2019, l’Afrique du Sud a gagné 9 places, tandis que Botswana en a perdues 11. Mais tout cela est un aride.

Pour établir son index, Mastercard met en évidence les facteurs socio-économiques qui favorisent ou entravent le succès des femmes dans l’entrepreneuriat. Ces facteurs sont mesurés dans les 58 économies, représentant près de 80% de la main-d’œuvre féminine. Le classement final repose sur un ensemble d’indicateurs répartis dans trois domaines : l’évolution du nombre d’entrepreneures, leurs accès aux connaissances et aux finances, et enfin le soutien général à l’entrepreneuriat dans le pays.

► Lire également : Les femmes, encore laissées-pour-compte de l’entrepreneuriat africain

L’étude souligne que la contribution économique des femmes propriétaires d’entreprises et entrepreneures est nettement plus importante dans les économies moins riches et avancées comme l’Ouganda, l’Angola, le Malawi, le Ghana et le Botswana.  « Dans ces pays, les femmes continuent de défier les barrières socioculturelles et les obstacles structurels tels que le manque d’opportunités en matière d’éducation, de richesse personnelle et d’accès au capital, ce qui leur permet d’afficher le pourcentage le plus élevé de femmes cheffes d’entreprises (entre 30 et 40% de toutes les entreprises sont détenues par des femmes). »

En Ouganda, par exemple, 39,1% des propriétaires d’entreprises seraient des femmes. Un chiffre bien supérieur au Nigeria, qui ne compte que 23,3% de femmes cheffes d’entreprises.

(Source : Mastercard Index of Women Entrepreneurs)

Le paradoxe entre des conditions peu d’adéquates pour entreprendre et des résultats somme toute assez honnêtes pour les pays de tête, s’explique de plusieurs manières, selon l’étude :

  • Une faible crainte de l’échec.  « Les résultats du Global Entrepreneurship Monitor révèlent qu’en général, le degré de crainte de la faillite d’une entreprise chez les femmes dans les économies du Moyen-Orient et d’Afrique telles que l’Angola, le Botswana, le Malawi, le Nigeria et l’Ouganda est plus faible » que dans les autres pays.
  • Des petites entreprises moins axées sur la technologie. Le taux plus élevé de femmes propriétaires d’entreprises pourrait s’expliquer par le fait que la plupart des types d’entreprises sont « des entreprises à propriétaire unique ou des entreprises familiales de petite taille dans le secteur des services aux consommateurs et de la vente au détail », qui sont généralement moins axées sur la technologie.
  • Une absence de sources de revenus alternatives. La création d’une entreprise intervient aussi et surtout pour pallier le manque de revenus.

La nécessité comme premier facteur de lancement des femmes africaines dans l’entrepreneuriat a souvent été pointée, notamment par un autre rapport, onusien celui-là, publié en 2019. Ce même document soulignait aussi à quel point éducation et motivation à démarrer une activité étaient intimement liées, spécialement chez les femmes africaines. (Photo : The Wot-If? Trust / CC)

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