L’année 2020 aura été désastreuse pour bien des pans des économies africaines, mais le secteur des startups aura été quelque peu épargné par la pandémie de Covid-19 et ses conséquences. Les rapports qui se succèdent sur les levées de fonds confirment cette bonne résistance. Et le dernier en date, celui de Partech Africa (télécharger ici), qui fait autorité, est dans la même veine. Certes, l’année dernière, le montant des fonds levés en capital-investissement par les jeunes pousses africaines a reculé de près de 29%, stoppant une croissance insolente depuis plusieurs années (lire notre analyse du bilan 2019), mais leur nombre a augmenté de 44% par rapport à l’année précédente, preuve de l’attrait que suscite toujours le secteur.
Au total en 2020, selon les informations compilées par Partech Africa, 347 start-ups africaines ont levé un total de 1,43 milliard de dollars en 359 tours de table – rappelons que cette étude prend en compte les transactions en capital-investissement de plus de 200 000 dollars.
Un quart d’investisseurs en plus
« C’est tout à fait remarquable, s’enthousiasment les auteurs du rapport. Dans une année aussi difficile, plus de startups ont clôturé leurs cycles que lors de toute autre année auparavant. L’activité a augmenté de près de moitié. Aucune autre région du monde n’a connu une telle croissance. L’intérêt mondial pour l’écosystème technologique africain reste fort, même dans le contexte de la crise mondiale provoquée par la pandémie. »
D’autant que si le nombre de tours de table a considérablement augmenté, le nombre d’investisseurs également. Ils étaient 443 en 2020, soit une croissance de 24% par rapport à 2019. Parmi eux, on retrouve des poids-lourds de l’investissement sur le continent, qui ont participé l’année dernière à plus de dix tours de tables : Algebra Ventures, FMO, Kepple Africa Ventures, YCombinator, et 500 Startups.
La Fintech, première de cordée
Si les investisseurs continuent d’affluer, l’étude de Partech Africa souligne une deuxième tendance clé : la baisse importante du montant total des investissements. Celui-ci passe de 2,02 milliards en 2019 à 1,43 milliard en 2020. Un paradoxe qui s’explique par une baisse drastique (-85%) des tours de table à plus de 50 millions de dollars. En revanche, les levées de fonds situés entre 200 000 et 1 million de dollars sont en très forte hausse.
Qui tire tout cela ? La Fintech, comme souvent. C’est d’ailleurs ce que disait déjà le rapport de Disrupt Africa, en début de mois (lire notre analyse). Les startups liées à la finance attirent traditionnellement plus les capitaux, et ce sont elles, d’abord, qui permettent au secteur de passer l’orage, notamment au Nigeria et en Egypte.
L’Egypte, justement, est le pays qui se fait (encore) remarquer dans ce rapport. Côté montants récoltés, les startups égyptiennes campent sur la troisième marche du podium, derrière celles du Nigeria et du Kenya, mais devant les sud-africaines. L’Egypte est cependant première en nombre de levées de fonds. Et contrairement au Nigeria, par exemple, l’écosystème égyptien est assez hétérogène. Fintech, Healthtech et E-commerce connaissent des succès semblables. Le pays confirme en 2020 qu’il fait partie des grands de la Tech africaine. (Photo : Nathan Dumlao / Unsplash)