Il y a tout juste un an, nous nous demandions : où va aller le milliard promis pour Google à l’Afrique ? Certes, le plan présenté par le géant américain tient sur cinq années, mais on peut déjà en mesurer la trajectoire. D’ailleurs, le 5 octobre dernier, ses équipes africaines ont elles-mêmes tenu un point d’étape (vidéo). « Ce financement s’articulait autour de quatre priorités », a rappelé Nitin Gajria, le Monsieur Afrique de Google : bâtir un internet accessible et élaborer des produits utiles ; permettre la transition numérique des entreprises ; venir en aide aux startups africaines ; et soutenir les organisations à but non lucratif.
Voyons ce que cela donne dans le grandes lignes, en commençant par la connectivité :
- Equiano. C’est l’essentiel de la dépense. Et Google est dans les temps pour son câble géant à fibre optique : les principaux points (Togo, Nigeria, Namibie) sont raccordés, et l’Afrique du Sud a été atteinte en août dernier. La pleine mise en service est toujours prévue pour la fin de l’année, mais il faudra du temps pour que chaque pays en tire le maximum de bénéfices. Objectif : « Injecter 17 milliards de dollars dans la croissance des Etats concernés, et créer deux millions d’emplois », selon Nitin Gajria.
- Taara. Nous étions parmi les premiers à vous mentionner ce projet de la firme de Mountain View. La transmission de données « par la lumière » ferait économiser des milliers de kilomètres de câbles. Taara est à l’heure actuelle expérimenté dans six pays africains. La première liaison a été établie en septembre 2021. La promesse ? Une vitesse allant jusqu’à 20 gigabits / seconde, avec un faisceau pouvant couvrir une distance de 20 km, ce qui permettrait de désenclaver, numériquement, de nombreuses régions difficilement accessibles.
- Les 50 millions pour les startups. Google avait promis 50 millions de dollars pour les startups africaines. A l’échelle d’un géant comme lui, cela peut paraître assez modeste. La somme est néanmoins employée : l’Africa Investment Fund a misé sur trois pépites – certes déjà bien connues des VC – que sont SafeBoda (Transport / Ouganda), Carry1st (Jeux sur mobile / Afrique du Sud) et Lori Systems (Logistique / Kenya).
- Incubation et Accélération. Nitin Gajria a aussi profité de l’événement pour faire un point sur l’accompagnement du géant américain sur le continent. Depuis 2018, son accélérateur (Google For Startups) a ainsi encadré 96 jeunes pousses provenant de 17 pays, et son Black Founders Fund a sorti sa deuxième cohorte, après le succès de la première. La multinationale a également lancé sa Hustle Academy, un programme pour aider 3000 PME à améliorer leurs revenus.
- Activités à but non lucratif. Enfin, Google a communiqué sur certaines actions financées dans le secteur, notamment, de la formation (+1,5 million de dollars dans les certifications professionnelles).
Une première région cloud en Afrique
Ce point d’étape, un an jour pour jour après l’annonce du milliard de dollars pour l’Afrique, a aussi été l’occasion d’officialiser certaines nouveautés. Les équipes africaines du géant de l’internet ont ainsi annoncé le lancement d’une région cloud en Afrique du Sud, sa première sur le continent, rattrapant d’autres grands fournisseurs comme Microsoft Azure et Amazon Web Services (AWS), ainsi que plusieurs sites d’interconnexion cloud sur le continent – Equiano devrait connecter tout ça.
Enfin il est à noter cet effort de communication autour de la prise en compte des cultures africaines, notamment des langues, leur oubli étant un grief souvent fait aux géants américains, pourtant très investis – financièrement – sur le continent. De nouvelles ont été ajoutées au Gboard et dans Google Translate. Mais toutes ces annonces n’étaient pas nouvelles.