Amazon Prime délaisse l’Afrique pour l’Europe

[Article issu de la Newsletter] Disons-le d’emblée, pour éviter toutes confusions : Amazon Prime ne quitte pas l’Afrique. Mais clairement, il abandonne, pour un temps sans doute, le combat. Selon le site spécialisé Variety, le service de streaming du géant américain Amazon revoit toute sa stratégie internationale pour se concentrer sur le marché européen, ce qui signifie un désengagement de l’Afrique (mais aussi, à moindre mesure, du Moyen-Orient), « qui impliquera une réduction du contenu et du personnel ».

Du point de vue du continent, c’est un virage à 180 degrés qu’opère Amazon Prime, alors que la plateforme avait pour objectif d’être la première, en nombre d’abonnés, en Afrique. Et elle s’était donné les moyens de ses ambitions : depuis son premier accord de contenu africain – passé avec la société de production nigériane Inkblot Studios -, il y a près de deux ans, elle avait constitué et renforcé des équipes pour le Nigeria et l’Afrique du Sud. Elle avait aussi étoffé son catalogue de contenus et déployé des offres adaptées aux différents publics. Un investissement “sans précédent pour l’Afrique”, voulaient croire ses responsables.

Et pour cause : l’Afrique reste une terre vierge dans le domaine, en comparaison d’autres continents. On y comptait, l’année dernière, que 8 millions d’abonnements. Mais c’est une terre difficile à cultiver : en 2029, on devrait en dénombrer, « seulement », 18 millions. Si le chiffre a plus que doublé, « la pénétration de la SVOD restera faible, avec 7,7% des foyers TV payant au moins un abonnement », note Digital TV Research.

La bataille engagée est donc féroce pour un – encore – maigre butin, et la guerre pour de véritables gains s’annonce longue. Et les mieux armés, pour le moment, restent les deux plus gros concurrents d’Amazon : Netflix et Showmax, qui se partagent les trois quarts du gâteau. Le premier, largement leader, a déjà bien marqué son territoire à grand renfort de séries à succès et de millions (160) d’euros déversés dans la production locale.

Il y a un an, Amazon Prime disait encore vouloir installer une « nouvelle norme » en matière de contenus africains, afin d’attirer “les talents” locaux. La réalité du terrain a-t-elle échaudé le géant américain ? Toujours est-il qu’à l’heure du choix, c’est l’Europe qui a eu sa préférence.

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