[Article issu de la Newsletter] Il semblerait que le temps soit à la sobriété pour les startups africaines. Le cadre économique morose n’aidant pas, le capital s’est tari cette année pour les pépites du continent. Si bien que les records de levées de fonds atteints en 2022 devraient attendre au moins 2024 pour être battus, à condition que le paysage économique s’améliore.
D’autant plus que la levée, sorte de métronome de la bonne santé d’une startup, a montré ses limites. Le cimetière des jeunes pousses africaines est désormais rempli d’anciens aimants à cash : Dash a engrangé 80 millions d’euros avant de mettre la clé sous la porte, 54gene en a attiré 42 millions avant d’imploser, et Sendy pouvait se targuer d’en avoir collecté 25,1 millions avant de devoir fermer boutique.
Pour autant, les startups – celles qui restent et celles qui émergent – ont toujours bel et bien besoin d’argent pour se développer. C’est pourquoi elles font de plus en plus appel à un type bien spécifique d’investissement : le financement non-dilutif, aussi appelé prêt, emprunt ou dette (ou encore venture debt en anglais).
A priori moins intéressant que le financement en cash pur (venture capital), ce dernier a tout de même un avantage : il permet aux fondateurs de garder l’actionnariat intact, sans avoir à vendre d’actions, ni à rémunérer à terme les investisseurs.
En 2023, les startups africaines ont levé un milliard d’euros sous forme de dettes, soit 42,3% du total financements obtenus durant cette même période, selon des données publiées le 5 décembre par la plateforme Africa: The Big Deal. Sur la même période, en 2022, ces dernières avaient recouru “seulement” à 628 millions d’euros de dette, et à 239 millions d’euros en 2021.
Les trois championnes, les Fintechs Sun King, M-Kopa et MNT-Halan ont contracté pas moins des deux tiers du total des financements par emprunts mobilisés par l’ensemble des startups du continent depuis janvier 2023.
La dette, nouvelle poule aux œufs d’or ? Pas tout à fait. Ce type de financement comporte quand même quelques inconvénients. Attention, notamment, aux clauses restrictives. Par exemple, si votre croissance n’est pas aussi rapide que vous l’aviez prévu, vous risquez de ne pas atteindre certains paramètres exigés par ce type de financement comme les pertes de revenu net. Cela peut conduire à un défaut de paiement. Lorsque vous êtes en défaut de paiement, votre prêt devient immédiatement exigible dans sa totalité, y compris les intérêts courus. (Photo de Une générée par IA)