Liquid ceinture l’Afrique australe en internet haut-débit

Ces derniers temps, Liquid Telecom est sur tous les fronts. Acquisition de la branche data center de la Standard Bank via sa filiale Africa Data Centres (ADC) en décembre 2020, rachat des opérations au Moyen-Orient et en Afrique de Quattro Business Solutions en janvier 2021, extension de sa capacité sur le satellite Eutelsat 7B d’Eutelsat en mars…

La filiale panafricaine du groupe zimbabwéen Econet est bel et bien passée de “telco à techco” – en référence à notre édition du 8 mars dernier – et l’affirme haut et fort avec une nouvelle identité : Liquid Intelligent Technologies.

Mais Liquid a frappé encore plus fort en annonçant, ce 16 mars, que le tout premier câble de fibre optique reliant la côte ouest à la côte est de l’Afrique était opérationnel. D’une longueur de 2 500 km, ce câble terrestre connecte, en haut-débit, la ville de Moanda, à la pointe ouest de la RDC, jusqu’au Cap, en Afrique du Sud, ou à Dar-es-Salam, en Tanzanie, en passant par Kinshasa et Lubumbashi.

La RDC au 145e rang mondial pour l’accès à internet

« L’accès à l’internet haut débit à travers la République démocratique du Congo a été presque inexistant au cours de la dernière décennies, [le pays] se classant au 145e rang mondial pour l’accès à l’internet. Pour la première fois, les personnes vivants en RDC ne dépendent plus uniquement de l’onéreux haut débit mobile », a déclaré Beston Tshinsele, président du conseil d’administration de Liquid Intelligent Technologies RDC.

Le ministre congolais des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’information et de la communication, Augustin Kibassa Maliba, a quant à lui salué cette innovation, indiquant que « la RDC a pour vocation d’être l’un des plus grands transitaires des télécommunications et des données numériques du monde, pouvant relier la méditerranée et le Cap de bonne espérance, l’océan Atlantique et l’océan Indien, mais éprouv[ait jusqu’alors] d’énormes difficultés en terme d’investissements pour arriver à relever le défi de construire les infrastructures numériques adéquates qui sont le socle du développement numérique ».

La tâche n’a d’ailleurs pas été facile pour Liquid. Les équipes du groupe ont du faire face à des terrains accidentés et difficiles, sans compter la distance à parcourir, raconte le site zimbabwéen Techzim. « Il a fallu plus de 10 ans entre notre arrivée à Lubumbashi, dans le sud, et notre arrivée à Kinshasa, assure même Strive Masiyiwa, PDG d’Econet. Il y avait tellement de défis à relever. Aller de Lubumbashi à Kinshasa est un voyage de plus de 2 300 km, à travers la deuxième plus grande forêt tropicale du monde.”

Prochaines étapes : Kigali, Luanda et Brazzaville

C’est l’une des raisons pour lesquelles Liquid Telecom et la filiale “X” de Google testent aujourd’hui le potentiel de la connexion internet longue distance par faisceau lumineux. Cependant, cette technologie n’était pas disponible au moment de poser le câble. Liquid a aussi dû faire face à de nombreux problèmes d’électricité : « Une fois le câble en place, nous nous sommes heurtés au problème de l’alimentation électrique des 16 stations répétitrices qui transmettent le signal par la fibre. Notre équipe de chez Distributed Power Africa [DPA, autre filiale d4econet, ndlr] a construit ce système d’alimentation unique et l’a installé en moins de 12 mois », poursuit Strive Masiyiwa

« Le projet a également été confronté à des défis financiers ainsi qu’au bourbier politique habituel en Afrique », ajoute Techzim. Mais cette entreprise a permis d’employer plus de 10 000 personnes au moment de la pose, dont 5 000 travaillent encore pour relier le Rwanda.

Et Liquid Intelligent Technologies ne compte pas s’arrêter là : selon l’Agence Ecofin, l’entreprise voudrait maintenant connecter son réseau à Luanda, en Angola et à Brazzaville, au Congo. (Image : Liquid Intelligent Technologies)

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