La rupture de quatre câbles sous-marins prive d’internet l’Afrique de l’Ouest

Voilà un événement qui, bien que pas vraiment inédit dans son occurrence, se distingue par son ampleur. L’Afrique de l’Ouest fait face à d’importantes perturbations de sa connexion internet depuis le 14 mars. Cette interruption majeure du service est due à la rupture simultanée de quatre câbles sous-marins de fibre optique, provoquant une onde de choc dans plusieurs pays.

Les câbles concernés, à savoir le West Africa Cable System (Wacs), MainOne, Sat-3, et Africa Coast to Europe (ACE), constituent des artères vitales pour l’accès à internet dans la région. Leur défaillance a entraîné une perturbation massive, touchant principalement huit pays d’Afrique de l’Ouest, incluant la Côte d’Ivoire et le Nigeria. Des impacts ont été ressentis, quoique de manière moins sévère, dans certains pays d’Afrique centrale, tandis que l’Afrique du Sud, le Portugal, et l’île Maurice ont également signalé des perturbations mineures.

Situation critique en Côte d’Ivoire

La situation a été particulièrement critique en Côte d’Ivoire, où les opérateurs Orange et MTN, dépendant des câbles endommagés, ont vu leurs services de communication suspendus. Cette panne a également paralysé les paiements numériques pendant une grande partie du 14 mars, ne laissant que les clients de Moov épargnés par cette interruption. Le gouvernement ivoirien a réagi en ouvrant une cellule de crise pour gérer l’urgence.

Une récupération partielle de la connectivité a été observée le 15 mars, avec environ 50% des utilisateurs ivoiriens regagnant l’accès à internet. Cette amélioration a été rendue possible grâce à l’activation de parcours alternatifs par les opérateurs, y compris l’utilisation du réseau terrestre de Djoliba par Orange, qui s’étend sur plus de 10 000 km à travers six pays d’Afrique de l’Ouest.

Cependant, les efforts pour rediriger le trafic ont rencontré des obstacles, notamment une « préparation insuffisante » de la part de Côte d’Ivoire Télécom pour se connecter au réseau alternatif. En plus du recours à d’autres câbles sous-marins comme Equiano de Google, les opérateurs ont dû s’appuyer sur des connexions satellites pour restaurer partiellement le service.

Le jour même, MTN et Orange Marine ont annoncé le début des travaux de réparation sur les câbles endommagés, un processus qui pourrait s’étendre sur plusieurs semaines, voire mois. La cause exacte des ruptures de câbles reste indéterminée, mais les experts, dont Stéphane Lelux, président du cabinet de télécoms Tactis, privilégient deux hypothèses principales : un accident impliquant un bateau ou une activité sismique sous-marine. Les premières analyses suggèrent une origine sismique, selon une déclaration de MainOne au site TechCentral.

Cet incident relance les débats sur la résilience de l’infrastructure internet en Afrique, soulignant l’importance cruciale de sécuriser et de diversifier les moyens de connectivité sur le continent. (Photo de Une générée par IA)

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