En pleine pandémie, l’accès à l’information est cruciale, et de nos jours, cela passe essentiellement par internet. Or l’Afrique, nous le répétons suffisamment sur Teknolojia, n’est pas gâtée dans le domaine. Seul un tiers de sa population y a accès. Mais il y a tout de même du positif, nous dit Internet Society en ce mois de juillet : l’internet dit “local” se développe, via la Point d’échange internet. Et devrait contribuer à connecter plus d’Africains.
Les Points d’échange internet (IXP, pour Internet eXchange Point) sont des infrastructures physiques où les fournisseurs d’accès et autres opérateurs de réseau se rencontrent et échangent du trafic internet. Un échange qui, une fois arrivé à maturité, permet de se passer du trafic international, ce qui fait faire de sacrées économies.
L’Afrique prend donc clairement ce chemin, se réjouit Internet Society dans son dernier rapport sur le sujet. En dix ans, le nombre de ces points d’accès a plus que doublé, passant de 19 à 46. Aujourd’hui, plus de la moitié des pays d’Afrique ont un IXP, et six pays en ont plus d’un. Trois pays tirent le continent dans ce domaine : le Nigeria, le Kenya (auxquels nous avions consacré un article), mais surtout l’Afrique du Sud, seul pays à avoir atteint l’objectif de 80% d’internet local. Ces trois pays ont en commun de compter des points d’accès à plus de 50 membres, un “indicateur fort de la santé de l’écosystème internet d’un pays”, explique le rapport.
De leur côté, les internautes voient la différence sur leurs factures : “Par exemple, pour accéder à Internet au Kenya et au Nigéria, des clients dépensaient respectivement 5,92 et 12,75 dollars pour 500 Mo de données prépayées, alors que 80% de leur trafic était acheminé depuis l’étranger avant 2012. Une fois que dans ces deux pays, 70% du trafic a été rendu accessible localement en 2020, les utilisateurs paient 2,4 et 3,8 fois moins cher que ce qu’ils payaient pour le même volume de données au Kenya et au Nigéria”, écrivent les auteurs du document. La vitesse peut également être multipliée par 10 par rapport à une connexion internationale.
Mais si les pays moteurs de l’internet local en Afrique continuent d’enregistrer des progrès dans le domaine, beaucoup restent encore loin de ces bons chiffres, note l’ONG.