Si elle n’a pas été le déclic, la pandémie de Covid a été une confirmation : l’Afrique doit miser (beaucoup) sur le numérique pour moderniser l’accès à l’éducation. Si les travaux étaient déjà engagés, notamment du côté de l’Unesco, il va encore falloir faire beaucoup. Selon une toute récente étude de faisabilité publiée par la Banque mondiale et Knowledge Consulting Ltd, il faudrait 52 milliards de dollars (plus de 44 milliards d’euros) pour connecter toutes les universités d’Afrique au haut débit d’ici 2025 – ce qui représente plus de 15 millions d’étudiants et environ 500 000 employés de l’enseignement supérieur.
Si le gros des dépenses concerne la mise à niveau du réseau dans les facultés et autres établissements de l’enseignement supérieur (23,4 milliards d’euros, 53% des dépenses totales), un investissement conséquent dans les supports (ordinateurs, tablettes) devra être aussi consenti (pour près de 14,8 milliards d’euros). “Les étudiants ont besoin d’ordinateurs portables pour accéder au matériel d’apprentissage à toute heure et en tout lieu ; le personnel a besoin d’appareils pour mener des recherches, enseigner et collaborer avec ses pairs dans le monde entier ; et le personnel de gestion et d’administration a besoin d’ordinateurs portables pour soutenir l’environnement d’apprentissage global”, peut-on lire dans le document.
Ensuite pour raccorder tous les réseaux de recherche et universités au haut débit, de façon globale, il faudra débourser quelque 6,3 milliards d’euros. “Le coût de l’interconnexion des réseaux de campus au niveau national, puis régional et mondial, dépendra de nombreux facteurs, notamment de la maturité des NREN [centres de recherche, ndlr], du niveau de concurrence en matière de large bande et de la structure du marché, ainsi que des aspects économiques et géographiques.”
Qui devra payer ? Les sources sont multiples, explique (espère ?) la Banque mondiale : “Les sources potentielles de financement comprennent les gouvernements, les partenaires de développement, les étudiants et les établissements d’enseignement supérieur”, précise l’institution. Les dépenses seraient réparties comme tel (sommes en dollars) :
Pour atteindre son objectif, la Banque mondiale a également publié un calendrier (serré), sur cinq ans, des chantiers à mettre en œuvre.