Difficile, parfois, d’être journaliste et présent sur les réseaux sociaux. Chaque article, chaque tweet ou post, peut être le prétexte à une salve d’attaques personnelles, voire de menaces. C’est face à ce constat que l’organisation de défense de la liberté d’expression PEN America a lancé le 11 octobre dernier, en partenariat avec Code for Africa (CfA) et PesaCheck, le Manuel de défense contre le cyberharcèlement, un document qui s’adresse aux journalistes francophones en Afrique, mais qui n’omet pas les problématiques de ceux présents en Europe, en Amérique du Nord ou dans les Caraïbes.
Ce manuel, en langue française, est le fruit d’un travail entre journalistes et expert(e)s en cybersécurité basé(e)s en Afrique de l’Ouest et sur le continent européen. Il est publié par PEN America trois ans après une première version en anglais.
Le document dresse un panorama des types de cyberharcèlement – comme l’usurpation d’identité, le “cyberstalking” ou encore le “Hashtag toxique” – et tente d’y apporter des parades. Tout un glossaire des menaces y est ainsi dressé. Les réponses, elles, sont construites par étapes, et sont parfois accompagnées d’un exemple très concret, sous la forme d’un témoignage. Ainsi la journaliste béninoise Aline Assankpon raconte comment, en février dernier, elle a été victime de hameçonnage, le pirate ayant réussi à prendre possession de son compte WhatsApp via un message détourné.
PEN America note ainsi que le cyberharcèlement a longtemps été considéré comme une menace moins violente que les menaces physiques. “Mais aujourd’hui, l’impact dévastateur du cyberharcèlement, sur le quotidien, la santé mentale, la liberté d’expression et les liens avec les violences hors ligne sont reconnus. La situation est particulièrement inquiétante pour les femmes journalistes – 73% d’entre elles ont déjà subi du cyberharcèlement, selon une enquête mondiale de l’Unesco et d’ICFJ.” Evidemment, bon nombre de conseils prodigués dans ce manuel peuvent être suivis par tout un chacun. (Photo : FLY:D / Unsplash)