Derrière le succès de ChatGPT, le « sale boulot » de travailleurs kényans

[Article issu de la Newsletter] ChatGPT, cela vous dit quelque chose ? Si ce n’est pas ecnore le cas, il s’agit du nouveau service de messagerie automatisée (chatbot) dopée à l’intelligence artificielle générative du californien OpenAI. Ce service est capable d’une myriade d’exploits linguistiques, et notamment de rédiger chansons, poèmes ou travaux universitaires à la manière de… qui vous voulez (à tester ici). Destiné au grand public, ChatGPT se doit donc d’être « familial », c’est-à-dire de ne pas régurgiter les insanités qui ont certainement nourri la base de données sur laquelle OpenAI a entraîné son modèle. Et c’est là qu’entre en scène Sama.

A dire vrai, nous ne pensions pas entendre à nouveau parler de cette société d’annotation et de modération de contenu une semaine seulement après l’annonce de la fin de sa collaboration (controversée) avec Facebook.

Encore une fois, c’est le magazine américain Time et son journaliste Billy Perrigo qui ont révélé l’affaire : selon l’enquête, début 2021, Sama avait conclu trois contrats, d’une valeur de 185 000 euros au total, avec OpenAI pour filtrer les contenus violents, racistes et discriminatoires. Problème : les modérateurs kényans auraient été payés entre 1,22 et 1,85 euro de l’heure, bonus compris, soit le strict minimum dans le pays – Sama revendique des contrats entre 1,34 et 3,44 de l’heure.

Comme pour Facebook, Sama a décidé de rompre sa collaboration avec OpenAI en février 2022, cette fois-ci après que la société d’IA a demandé aux modérateurs kényans de travailler non plus sur du texte, mais sur des images choquantes, probablement pour une nouvelle version de son générateur d’images, Dall-E. A partir de mars 2023, Sama arrêtera complètement son activité de modération de contenus, a déclaré la société au journaliste du magazine Time

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