La pandémie mondiale et son effet ambivalent sur la Tech africaine

C’est un de ces rapports qui vous offrent autant de raisons de vous lamenter que d’espérer. Intitulé « Le Covid 19 en Afrique : sauver des vies et les économies », il émane de la Commission économique des Nations unis pour l’Afrique, et n’est à priori guère réjouissant pour le continent.

« En Afrique, le secteur de la technologie, des médias et des télécommunications devait attirer des investissements de grande valeur en 2020, de nombreuses entreprises de télécommunications cherchant à développer les infrastructures, notamment [en raison] des possibilités offertes par le secteur en plein essor du commerce électronique. L’incertitude entourant Covid-19 signifie toutefois que les investissements prévus seront retardés, car les investisseurs attendent que cette incertitude se dissipe et ils se remettent de l’impact à court terme », peut-on lire dès les premières lignes de la partie consacrée au numérique en Afrique.

Comme tous les autres secteurs économiques, celui des technologies de l’information et de la communication (TIC) sera donc fortement affecté, prévient le document, notamment en raison d’investissements reportés et d’importations interrompues.

Mais paradoxalement, cette crise pousse aussi à une transition numérique, certes à marche forcée mais qui sera in fine très certainement bénéfique.

Déjà, de façon très directe, souligne le rapport, la gravité de la pandémie pousse à y trouver d’urgence des remèdes, qui peuvent être technologiques. Depuis le début de la crise, les entrepreneurs du continent rivalisent d’ingéniosité pour proposer, par exemple, des applications ou des programmes d’information sur l’état de l’épidémie dans leur pays, comme le chatbot sénégalais d’Albad Mbengue. Des Etats, comme l’Afrique du Sud par exemple, ont aussi pris des initiatives de traçage, diversement appréciées.

► Lire également : En Afrique du Sud, chercheurs et hôpitaux innovent contre le Covid-19

Mais surtout, selon la CEA, la pandémie transforme les sociétés africaines plus en profondeur : incitations au télétravail, à l’utilisation du mobile money, numérisation des chaînes d’approvisionnement, etc. Les populations, comme les administrations, doivent adopter dans l’urgence de nouvelles pratiques, très souvent numériques.

Seulement attention, avertit l’ONU : cette transition devra être soutenue par les pouvoirs publics et ne devra pas se faire au détriment de la vie privée des populations.

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