Kenya, Afrique du Sud : comment s’informe-t-on en ligne ?

C’est une étude incontournable pour qui s’intéresse à l”avenir des médias en ligne. Chaque année, le rapport du Reuters Institute (en collaboration avec la prestigieuse université Oxford) fait le point sur les usages des internautes du monde entier en matière d’information. Avec un certain retard, l’édition 2020 vient de sortir et passe au crible 40 pays. Parmi eux, deux nous intéressent à Teknolojia (les deux seuls africains) : le Kenya et l’Afrique du Sud.

On peut d’ailleurs regretter la pauvreté des informations présentées dans ce rapport, et ce chaque année, sur l’Afrique. Certes, le taux de pénétration d’internet y est le plus faible au monde, mais l’intérêt pour l’information en ligne est marqué et l’usage des réseaux sociaux (notamment de WhatsApp et Facebook) très répandu. Surtout le continent est l’objet d’intenses campagnes de désinformation (par le biais de pages Facebook, de sites, de groupes), ce qui renforce la nécessité d’en faire un véritable objet d’étude. Parenthèse fermée.

Premier enseignement du rapport 2020 de l’Institut Reuters : les Kenyans comme les Sud-Africains démontrent une forte appétence pour l’information en ligne. 90% des personnes interrogées font d’internet une source d’information (réseaux sociaux inclus), loin devant la télévision (autour de 70%) et de la presse écrite (en deçà de 50%). Ce pourcentage est d’ailleurs supérieur à celui de bien des pays occidentaux.

Sources d’information pour les Kényans (Digital News Report 2020)

Sans surprise, l’accès à l’information se fait par le biais du mobile, pour plus de 80% des sondés dans les deux pays.

Un regard plutôt positif sur les médias

Autre similarité entre les deux Etats africains : la confiance dans les médias en ligne, plutôt bonne. Le Kenya et l’Afrique du Sud figurent d’ailleurs dans les huit premiers pays pour ce qui concerne la confiance accordée aux médias.

Les gros acteurs de l’information y ont une place de choix : News24 (85%) et la BBC (84%) en Afrique du Sud, et la chaîne publique KTN News au Kenya (90%) jouissent d’une solide réputation et leurs publications font autorité.

Facebook-roi

Peu de surprise, pour qui connaît un peu les usages en Afrique, concernant l’emploi des réseaux sociaux dans l’objectif de s’informer : Facebook et WhatsApp (donc Facebook encore) trustent les deux premières marches du podium dans les deux pays.

Réseaux sociaux les plus utilisés en Afrique du Sud (Digital News Report 2020)

A noter l’importante part des Kényans qui s’informent par WhatsApp (67%) – qui a peu d’équivalent parmi les pays étudiés. En Afrique du Sud, bien que Facebook et WhatsApp soient les plateformes les plus utilisées pour s’informer, elles concentrent aussi le plus de défiance concernant la propagation des fausses informations (respectivement 30% et 23%).

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