Brigade dissoute au Nigeria : la victoire d’une mobilisation inédite en ligne

Ce dimanche 11 octobre, les autorités nigérianes ont annoncé la dissolution d’une brigade de police, après une semaine de mobilisation contre les violences policières dans les rues de plusieurs villes du pays, mais surtout sur internet.

C’est d’ailleurs sur les réseaux sociaux qui la mobilisation a pris forme, après la diffusion d’une vidéo montrant des agents présumés de la Brigade spéciale de répression des vols (SARS) tuant un homme à Ughelli, dans l’Etat du Delta, situé au sud du Nigeria. Rapidement, les messages indignés se sont multipliés autour du hashtag #EndSARS, dénonçant de multiples dérives : accusations d’extorsion, d’arrestations arbitraires, de torture ou encore de meurtre.

A ces dizaines de milliers de voix, se sont jointes celles d’artistes, habituellement discrets dans leurs engagements sur ces questions sociétales, amplifiant encore le mouvement. D’autres, comme les chanteurs Wizkid ou Davido, en ont été les moteurs.

Si des rassemblements physiques ont eu lieu durant toute la semaine passée, et ce dans plusieurs villes du pays comme Lagos ou Benin City, c’est surtout en ligne que la mobilisation a vraiment pris.

Selon les relevés du collectif panafricain Afriques connectées, durant les 48h précédant la décision des autorités nigérianes concernant la SARS, près de 28 millions de tweets ont été envoyés avec le hashtag #EndSARS, un record absolu.

« C’est la première fois que les réseaux sociaux font plier le pouvoir politique », constatait ainsi Manon Fouriscot, l’une des fondatrices du collectif, dans les colonnes du journal La Croix.  

Le mouvement continue

La dissolution de la brigade tant décriée n’a pas calmé toute la colère. Une partie des protestataires demandent aux autorités d’aller plus loin, et d’engager une véritable réforme des services de sécurité. De nouvelles manifestations ont ainsi eu lieu dans plusieurs localités, ce début de semaine.

La question de la réforme de la police au Nigeria est un serpent de mer. Des tentatives ont été amorcées ces dernières années, sans jamais se concrétiser. Militants et ONG restent donc sceptiques : la fin des violences policières au Nigeria, ce n’est pas pour tout de suite.

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