Sénégal : l’accès aux réseaux sociaux restreint dans un climat de contestation

Si certains pays africains ont la main lourde sur les coupures d’accès à internet, ce n’était pas vraiment le cas du Sénégal. Mais à peine vient-on, à Teknolojia, d’achever un article sur la censure qui perdure au Niger depuis la dernière présidentielle, que l’on rapporte ce vendredi de fortes perturbations sur les réseaux sociaux et messageries sénégalaises.

L’organisation de surveillance des réseaux Netblocks confirme : « Les mesures montrent que Facebook, YouTube, WhatsApp, et certains serveurs Telegram ont été restreints sur le principal opérateur de réseau cellulaire Orange/Sonatel dès vendredi matin. […] Les données montrent que les serveurs dorsaux du CDN ont été ciblés, limitant ainsi efficacement le partage de photos et de vidéos en ligne. »

Si l’ONG précise que « les services affectés ont été rétablis à partir de 7h30 », temps universel, il semblerait que les perturbations continuent ce vendredi, en journée.

Le hashtag #FreeSenegal explose

Ces perturbations ont lieu en marge de manifestations emmaillées de violences qui ont éclaté dans plusieurs villes du pays à la suite de l’arrestation d’Ousmane Sonko, mercredi 3 mars. Une arrestation alors que l’opposant se rendait dans un tribunal qui voulait l’entendre sur une affaire de viol. Ce vendredi, la tension reste vive, notamment à Dakar, et la mobilisation en ligne prend un tour inédit sur internet.

Comme le note l’agence Afriques Connectées, le hashtag #FreeSenegal a été utilisé plus de 210 000 fois sur Twitter en 24 heures. Preuve de l’intérêt suscité par la contestation au-delà des frontières sénégalaises.

Par ailleurs, les autorités sénégalaises ont annoncé, jeudi, avoir suspendu pour 72 heures deux télévisions privées, coupables selon elles d’avoir diffusé « en boucle » les images des troubles. Un virage inquiétant, donc. (Photo : Kalyan Neelamraju / Fkickr / CC)

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