Au Sénégal, le nouveau code des communications électroniques, adopté par le gouvernement le 6 juin dernier et tout juste voté à l’Assemblée nationale, fait bondir les associations de défense des libertés sur internet. Son article 27 permettra au gouvernement de restreindre ou de filtrer l’utilisation des applications « over the top » (OTT), soit les services utilisant internet pour communiquer, comme WhatsApp, Viber ou Skype. L’objectif : soutenir les services de télécommunications classiques, fortement touchés par la concurrence de ces applications.
- « L’Autorité de régulation peut autoriser ou imposer toute mesure de gestion du trafic qu’elle juge utile pour, notamment, préserver la concurrence dans le secteur des communications électroniques et veiller au traitement équitable de services similaires. » (Article 27)
« L’heure est grave », a affirmé Ibrahima Lissa Faye, président de l’Association de la presse en ligne (APPEL), dans les colonnes de Ouestaf. Il prévoit des « restrictions des réseaux sociaux qui risquent d’envoyer beaucoup de jeunes au chômage ». Pour Ndiaga Gueye, président de l’Association sénégalaise des utilisateurs des TIC (Asutic), également interrogé par Ouestaf, l’article 27, « c’est la censure d’internet ». « Le secteur connaît des évolutions rapides qu’il était important pour nous de prendre en compte », justifie Abdoulaye Bibi Baldé, ministre de la Communication (à lire sur le site de CIO Mag).
Selon le blogueur Papa Ismaïla Dieng, cet article est contraire à la neutralité du Net et pourrait se traduire par une limitation de la bande passante, voire une taxation sur les OTT – qu’on a vu en Ouganda ou encore au Bénin, où la campagne #TaxePasMesMo a fait reculer le gouvernement.
Sur les 9,6 millions d’internautes sénégalais, 88,6% sont abonnés à internet via le smartphone ou la tablette, selon les chiffres de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP).
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