[Article issu de la Newsletter] Fini, les polémiques ? Il y a quelques mois encore, l’actualité d’Amazon en Afrique du Sud tournait surtout autour des tribunaux. Saisie par les tribus ancestrales Khoi et San, qui contestaient l’implantation du QG africain du géant américain sur une terre qu’elles considéraient sacrée, la justice du pays avait fini par donner son feu vert au projet – un projet évalué tout de même à 232 millions d’euros.
Même si l’édification de ce siège social continental n’était pas un prérequis au développement d’Amazon en Afrique, c’est toujours ça de réglé… D’autant que le reste de l’année 2023 s’annonce chargé. La conquête se fera essentiellement par le sud : le lancement des activités e-commerce du géant américain devrait intervenir à la fin de l’année. Le patron des lieux, Takealot (744 millions d’euros de CA), a été beau joueur, en saluant l’arrivée prochaine d’un concurrent de poids.
« Lorsque vous faites entrer un grand acteur comme celui-ci dans l’économie, cela démontre le potentiel qui se trouve sur ce marché », a déclaré le PDG Mamongae Mahlare. Mais cette arrivée devrait faire mal… Tout comme elle devrait bousculer le mastodonte panafricain Jumia au Nigeria, où Amazon devrait aussi débarquer.
Mais le commerce en ligne n’est pas le seul secteur, en Afrique, où les cartes vont être rebattues. Amazon Web Services, la division cloud de la société américaine, vient de publier une nouvelle étude d’impact économique annonçant son intention d’investir 1,44 milliard d’euros dans son infrastructure « en nuage » en Afrique du Sud d’ici à 2029. Ainsi, entre 2018 et 2029, AWS estime son investissement dans le pays à 2,25 milliards d’euros, contribuant à la création de 5700 emplois. En la matière, le pays est devenu stratégique, preuve en est l’ouverture de la première « région cloud » africaine de Google, à l’automne dernier.
Présent en Afrique du Sud depuis 2004, via un centre de recherche, Amazon a tardé à se concentrer sur le continent. Mais le climat économique et la pandémie de Covid l’ont poussé à se diversifier – notamment dans le secteur médical – et à investir plus massivement de nouveaux territoires, à la recherche de relais de croissance supplémentaires. Et il s’en donne les moyens. Pour le lancement de sa marketplace, les embauches sud-africaines ont commencé depuis un moment et un lieu d’entreposage est d’ores et déjà sécurisé.