Après son rachat, un nouveau départ pour M-Pesa ?

M-Pesa s’apprête à conquérir de nouveaux territoires en Afrique et cette conquête se fera de Nairobi, depuis le rachat du service de mobile money par l’opérateur kényan Safaricom et le sud-africain Vodacom.

En effet, le 6 avril dernier, les deux filiales de Vodafone ont racheté la marque au britannique, permettant aux deux opérateurs de jouir pleinement de celle-ci et de développer de nouveaux produits. En gros, être seuls à la barre d’un service qui enchaîne les succès (ou presque) depuis son lancement en 2007 – une gouvernance qui se fera d’ailleurs selon un juste équilibre, écrit Jeune Afrique.

Conséquence de ce rachat, l’avenir se préparera entièrement à Nairobi. « Nous sommes ravis que la gestion, le soutien et le développement de la plateforme M-Pesa aient été re-transférés au Kenya », a déclaré Michael Joseph, PDG sortant de Safaricom, à The EastAfrican.

Conquête éthiopienne

Mais quel avenir ? M-Pesa est déjà un mastodonte du mobile money, qui revendique actuellement près de 40 000 abonnés. Un peu plus de la moitié se trouve au Kenya. Les autres utilisent le service en RDC, au Mozambique, en Tanzanie, au Ghana, au Lesotho et en Égypte. Mais l’appétit de territoires n’est pas rassasié pour autant. Le prochain pays dans le viseur est l’Ethiopie, qui est en train d’ouvrir son secteur des télécoms à la concurrence – ouverture qui a encore pris du retard d’ailleurs.

Ce sera en tout cas un beau challenge pour le nouveau patron de Safaricom, Peter Ndegwa, nommé en octobre et qui prend ses fonctions ce mois-ci. Le Kényan (bizarrement c’est une première à ce poste) de 51 ans, qui aura la lourde tâche de confirmer les beaux résultats de son prédécesseur, sait qu’il est très attendu sur le dossier éthiopien. Il l’a d’ailleurs confié à The Nation. Attention toutefois, la mésaventure sud-africaine de 2014 a montré que l’exportation du service de mobile money kényan n’est pas tout le temps couronnée de succès.

Pour M-Pesa, il ne sera pas seulement question d’expansion géographique, il sera aussi question de diversification. Depuis sa création, la société a toujours montré son envie d’invertir chaque secteur de la finance, de l’épargne et du micro-crédit (en 2012, avec M-Shwari) au paiement mobile (l’année suivante).

► Lire également : La face cachée du micro-crédit au Kenya

Les chantiers s’annoncent colossaux, et vont être menés dans un contexte compliqué. Alors que la crise liée à la pandémie de Covid-19 aurait pu laisser penser que le mobile money arriverait, sinon à tirer son épingle du jeu, au moins à surnager, M-Pesa prévoit une perte de 51 millions d’euros dans les prochains mois. « Nous sommes bien placés pour résister à ce choc , mais notre activité est liée à la situation économique du pays », a dû justifier Peter Ndegwa.

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