C’est devenu une habitude dans certains pays africains ces dernières années : pour les internautes, jour d’élection rime avec privation. Les Burundais n’y ont pas échappé ce mercredi 20 avril. Dès les premières heures du scrutin présidentiel, les réseaux sociaux étaient inaccessibles (hors utilisation de VPN). Impossible donc de communiquer normalement par Facebook, Twitter, ou encore par les messageries WhatsApp et Telegram, selon les constatations de plusieurs médis (notamment de la rédaction d’Iwacu et du collectif SOS Médias Burundi).
Une interruption confirmée par NetBlocks. “Les mesures montrent que Twitter, Facebook, Instagram et WhatsApp sont restreints via les principaux fournisseurs du Burundi, Econet, Lumitel et ONATEL, ce qui corrobore les rapports des utilisateurs, écrit l’organisation. Les serveurs vidéo de YouTube et Google sont également restreints, bien qu’ils soient disponibles par intermittence en raison de la rotation des adresses IP par l’équilibreur de charge de l’entreprise.”
Du côté du pouvoir, on réfute toute censure, en dépit des nombreux témoignages.
🔴 Internet n’est pas coupé au #Burundi contrairement aux rumeurs en circulation 👇🏼 https://t.co/XYcgthsx71
— Amb. Willy Nyamitwe (@willynyamitwe) May 20, 2020
La veille du scrutin, de très nombreuses ONG de défense des libertés numériques, réunies dans la campagne #KeepItOn, avaient publié une lettre ouverte à destination du président burundais Pierre Nkurunziza, afin que les autorités garantissent un accès normal à la toile. “Nous vous demandons […] de veiller à ce qu’internet et tous les autres moyens de communication soient ouverts, sécurisés et accessibles pendant toute la période électorale en République du Burundi”, pouvait-on lire.
Le Burundi a l’un des taux de pénétration d’internet les plus faibles d’Afrique. Selon les chiffres mêmes de l’Autorité de régulation et de contrôle des télécommunications (ARTC), il est inférieur à 10%. La moyenne du continent avoisine les 30%. (Photo : Asimbahwe Gratien and CubeMEDIA CM / CC)