Le Covid-19 a fait et continue de faire des ravages. Le bilan humain est lourd (864 000 victimes à l’heure d’écrire ses lignes) et ses conséquences économiques désastreuses. Mais quelques firmes ont su traverser la tempête sans trop de dégâts. Mieux, certaines ont même connu une croissance indécente. C’est le cas de Transsion, le fabricant chinois dont les téléphones, notamment à bas prix, s’écoulent par millions en Afrique.
► Lire également : Transsion Holdings mise gros sur le paiement mobile au Nigeria
Le géant chinois, propriétaire des marques Tecno, Infinix et Itel, bien connues des Africains (notamment dans l’Est), a vu ses profits s’envoler au cours du premier semestre 2020, comme le relève justement le site TechCabal. Entre janvier et juin, Transsion a enregistré un bénéfice de 130 millions d’euros, soit une croissance de 33,4% par rapport à 2019 à la même période.
D’un côté, la société a amorti le choc en tentant de booster ses ventes de mobile, pendant que de l’autre, elle réussissait à colmater les brèches dans son approvisionnement. La pandémie, et les confinements en série décrétés dans le monde entier qui en ont découlé, ont ébranlé toutes les chaînes de fabrication de smartphones. Transsion, début avril, courrait le risque de voir sa production s’effondrer de 40%, comme nous vous l’expliquions dans notre newsletter. La Chine, l’Inde et le Bangladesh, où se trouve une bonne partie de ses usines, ont tour à tour immobilisé leurs activités pour endiguer l’épidémie. Transsion avait néanmoins de quoi tenir, ayant constitué des stocks de composants et ayant payé des avances à ses fournisseurs.
Téléphones infectés en Afrique
Mais tout n’est pas rose en ce moment pour fabricant chinois. Comme nous vous en parlions dans notre dernière édition, un logiciel malveillant a été retrouvé par la société anti-fraude Upstream dans plus de 50 000 téléphones portables à bas prix de la marque chinoise Tecno vendus en Afrique. Triada installait un bout de code appelé xHelper qui inscrivait les utilisateurs à des services d’abonnement sans leur permission. Le malware a été retrouvé en Ethiopie, au Ghana, au Cameroun et en Afrique du Sud, selon un rapport publié par la plateforme Secure-D de Upstream en partenariat avec BuzzFeed.
Transsion s’est défendu en expliquant que ces logiciels avaient été installés dans la chaîne d’approvisionnement, à son insu. La marque a elle fait savoir qu’il s’agissait d’un problème ancien, désormais résolu, et qu’un correctif était toujours à disposition.