[Article issu de la Newsletter] Champions du monde ! C’est le titre ravi par les Sud-Africains, au nez et à la barbe des Sud-Américains, des Occidentaux (et des Chinois) pour ce qui est du temps passé sur internet. C’est en tout cas ce que nous dit un dernier rapport du réseau privé virtuel Atlas VPN, basé au Delaware, qui a compilé les données fournies par Meltwater et We Are Social – soyons honnêtes, le travail était prémâché dans une récente étude des deux sociétés.
Ainsi, les internautes sud-africains seraient les plus accros à internet, avec une moyenne de 578 minutes (9 heures et 38 minutes) passées en ligne chaque jour, soit trois heures de plus que la moyenne mondiale. Une moyenne qui se situe, elle, à 6 heures et 37 minutes. Les Brésiliens et les Philippins complètent le podium. Américains ou encore Français arrivent loin derrière.
Certes, l’Afrique du Sud progresse à grands pas en matière de connectivité. Son taux de pénétration de l’internet serait supérieur à 70% (chiffre de 2020, Banque mondiale), relève le site Quartz Africa. Soit près du double de la moyenne de l’Afrique subsaharienne. Ce chiffre devrait continuer à augmenter pour atteindre les 90% en 2027. La longue côte sud-africaine, bien desservie par les câbles sous-marins, assure un internet de bonne qualité au pays. L’atterrissage d’Equiano de Google, puis du 2Africa de Meta, ces derniers mois, devraient encore l’améliorer. Mais tout n’est pas rose.
L’essentiel du trafic passe par le mobile, et il n’est pas forcément très abordable. En 2022, le classement élaboré par le site Cable.co.uk plaçait le pays au 135e rang mondial pour ce qui est du coût de la data. En Afrique du Sud, on trouve des offres très compétitives… et d’autres beaucoup moins. L’écart est important. Certains opérateurs bradent aussi les prix la nuit, ce qui poussent les moins fortunés à prendre sur leurs heures de sommeil pour naviguer en ligne. Une tendance qui n’est pas sans conséquences sur la santé, relevait un très bon reportage de Rest of World, début février.
Et puis, les importants et très fréquents délestages que connaît le pays pourraient aussi entraver la marche de l’Afrique du Sud vers un meilleur internet. Les FAI ont déjà prévenu que le manque d’approvisionnement en électricité aura un impact sur le coût de la donnée.