Le numérique en Afrique est un secteur qui a attiré de gros volumes d’investissement au cours de la décennie écoulée, portés par le développement toujours fulgurant du mobile. Et cela va encore s’accélérer. Selon un rapport publié par Google en partenariat avec l’International Finance Corporation (IFC), l’internet africain devrait participer pour 5,2% du PIB du continent en 2025, ce qui représenterait une contribution de 180 milliards de dollars, soit 152 milliards d’euros.
Le mobile – et notamment l’internet mobile – sera toujours l’une des locomotives de cette croissance des revenus. Les auteurs du rapport notent ainsi qu’une « augmentation de 10% de la pénétration de l’internet mobile augmente le PIB par habitant de 2,5% en Afrique, contre 2% au niveau mondial. En outre, une augmentation de 10% de la numérisation, la conversion de l’information en un support numérique, augmente le PIB par habitant de 1,9% [sur le continent], contre 1% dans les pays non membres de l’OCDE. »
En Afrique, actuellement, 60% de la population accède à l’internet via le téléphone portable et d’ici 5 ans, 167 millions de personnes supplémentaires auront souscrit à des services mobiles, pour un total de 623 millions d’utilisateurs (ce qui rejoint peu ou prou les chiffres de la GSMA dont on vous a déjà parlés). Avec une population toujours très jeune, de plus en plus urbaine, et des économies dynamiques – 19 des 20 pays à la plus forte croissance sont africains, rappelle le rapport – l’adoption des nouvelles technologies continuera à un bon rythme, et ce même si la pandémie de Covid-19 a plombé quelque peu les perspectives pour la décennie qui s’ouvre.
Opportunités d’emplois
Si ces croissances ont un impact sur le PIB africain, c’est qu’elles s’accompagnent de nombreuses opportunités d’affaire. C’est le cas par exemple dans la Fintech, autour du mobile money : Google et l’ICT identifient actuellement 144 de ces services sur le continent, « servant plus de 469 millions de comptes pour des transactions quotidiennes s’élevant à 1,25 milliard de dollars ».
La croissance de l’internet africain aura évidemment un impact non négligeable sur l’emploi. « Augmenter le taux d’accès à internet à 70% pourrait amener à la création de 44 millions de nouveaux postes », note l”étude. On en est à ce jour assez loin. Par ailleurs, on apprend de Google et de l’ICT que l’Afrique compte à l’heure actuelle autour de 700 000 développeurs professionnels, dont seulement 21% sont des femmes.